A l'abri des regards [PV Kimiko]

Hikari Amakusa Diva

L'automne était arrivé plus rapidement que prévu, apportant avec lui son vent frais et son ciel blanc laiteux sur lequel se découpaient joliment les feuilles rouges des arbres, l'une des grandes fiertés d'Astrea. Chaque année, les demoiselles avaient d'ailleurs pour coutume d'aller observer -à l'image des cerisiers au printemps- les feuilles flamboyantes des érables avant que les premières tempêtes ne viennent les arracher à leurs branches, savourant pour l'occasion de délicieux sandwichs. Pour certaines, cette observation se révélait être une sortie sympathique permettant de profiter des derniers beaux jours entre amies avant d'entrer dans la froidure de l'hiver, pour d'autres il s'agissait de bien choisir sa partenaire afin de s'en approcher le plus possible lors de ce moment intime. De fait, la résidence Strawberry était en effervescence en ce dimanche, unique jour de congé de la semaine, les élèves se hâtant, piaillant, se bousculant pour trouver la meilleure place, le meilleur coin pour être tranquilles, loin des regards indiscrets.

Encore enfermée dans sa chambre, Hikari se préparait elle aussi à sortir pour observer les feuilles rouges des érables, prenant le soin de bien couvrir sa gorge afin d'éviter de prendre froid avant d'enfin se décider à passer le pas de la porte, non sans oublier de prendre son sac de cours dans lequel elle avait rangé de nombreuses boites remplies de plats qu'elle avait elle même préparé la veille. Rien de bien incroyable, il n'y avait là que des plats tout simples qui garnissaient habituellement les bentôs tels des sandwichs, omelettes ou encore légumes crus.

Se frayant un chemin au milieu de la foule qui envahissait les escaliers et le hall, la Rimoise parvint à atteindre le portail de la résidence Strawberry pour ensuite se diriger vers la forêt du domaine qui s'était parée d'un manteau rouge ravissant. Serpentant à travers les troncs, cherchant du regard un endroit libre -tâche difficile en cette journée où presque toutes les pensionnaires s'étaient données rendez-vous- et surtout assez loin des regards indiscrets. Car aujourd'hui, la personne avec laquelle elle allait partager ses petits plats n'était ni l'une de ses cadettes ou de ses amies, il s'agissait de quelqu'un lui étant cher, particulièrement cher avec lequel elle souhaitait partager un véritable moment d'intimité.
Aussi, lorsqu'enfin elle débusqua une petite clairière vierge de toute présence entourée par de nombreuses parures pourpres -que celle qui devait la rejoindre remarquerait cependant sans nul mal-, elle s'y installa sans plus tarder, étalant la nappe contre l'herbe sur le point de s'endormir avant l'hiver pour y déposer sans attendre les nombreuses boîtes repas pleines à craquer.

Enfin...après quelques semaines bien chargées en devoirs, leçons et autres examens de fin de trimestre, Hikari allait retrouver Kimiko. Depuis le voyage scolaire qui avait emmené les élèves d'Astrea à Paris puis à Londres, les deux jeunes filles nouvellement compagnes n'avaient pas trouvé l'occasion de se retrouver toutes les deux. Oh bien sûr, elles avaient eu l'occasion de se croiser, de se parler ou de passer quelques temps ensembles mais ce toujours accompagnées d'amies ou de camarades de classe. De fait, la brunette se montrait d'autant plus impatiente, à tel point qu'elle se sentait rougir rien qu'à l'idée de serrer dans ses bras sa chère compagne, son coeur s'emballant dans sa poitrine.
Aussi, lorsque la demoiselle remarqua une silhouette familière se glisser à travers les troncs, elle se redressa d'un bond pour s'en approcher, un sourire lumineux tracé sur son visage:

"-Je suis contente, tu as fini par me trouver, Kimiko." murmura-t-elle d'un ton chaleureux, se retenant de la serrer dans ses bras, craignant de se montrer trop entreprenante aux yeux de sa cadette et de l'effrayer.

Kimiko Ashiro Connaissance

Depuis leur fameuse conversation au cœur de Paris, on ne pouvait pas vraiment dire que Kimiko eu de nombreuses occasions de croiser Hikari. Et dans ces quelques occasions, souvent, elles étaient l'une, l'autre, ou les deux, accompagnée d'autres personnes. Non pas que cela soit anormal. En réalité, de tout temps, elles avaient rarement été seule à seule. Elles se rencontraient essentiellement au théâtre et à l'église, parfois dans les couloirs de la résidence ou à l'extérieur. Parfois également, elles participaient toutes deux à une tea party chez l'une ou l'autre ou chez une autre amie commune. Finalement, si l'on y réfléchissait bien, les choses étaient comme elles avaient toujours été - ou presque.

Car si Kimiko avait fini par reprendre une apparence "normale" envers les autres et même en présence d'Hikari, il lui arrivait, elle en avait conscience, de réagir, en présence d'Hikari, d'une manière légèrement différente d'avant. Un petit tressaillement quand celle-ci la frôlait, une pression un peu plus forte quand celle-ci lui donnait la main, un léger rougissement quand celle-ci la regardait... Quelques petites choses qui n'échappaient sans doute pas à Hikari, tout comme les réactions d'Hikari n'échappaient pas à Kimiko. Mais quelques petites choses qui devaient être suffisamment subtiles pour ne pas aperçue par toutes les autres, car personne n'avait fait la moindre remarque à ce sujet. Tant et si bien que lorsqu'Hikari avait invité Kimiko à la rejoindre ce dimanche pour qu'elles discutent toutes les deux, personne ne sembla en sourciller - personne à part Kimiko elle-même, à qui il fallu beaucoup de force pour ne pas bégayer et répondre le plus naturellement du monde qu'elle viendrait dès qu'elle le pourrait.

Et, de fait, Kimiko se mit en route dès qu'elle le pu - le plus tôt possible. Bien sûr, elle avait pris le soin de s'habiller chaudement, portant elle-même une jolie écharpe autour de son cou. Et, après une petite hésitation, elle se permit une originalité : elle choisit de porter le petit colifichet qu'Hikari lui avait offert à Paris avant... Hé bien, avant tout ça. Le risque était bien faible que quelqu'un y fasse attention - et celles qui le remarqueraient ne ferait vraisemblablement pas la liaison entre cet objet et Hikari, encore moins avec la raison qui poussait Kimiko à le porter ce jour-là.

Sortant à son tour de la résidence, Kimiko se mit en quête d'Hikari. Elle comprit bien vite qu'elle devait sortir des sentiers battues, mais de là à trouver quelqu'un dans la forêt d'Astrea, cela n'avait rien d'évident. Elle tomba même une fois nez à nez avec un couple - un autre couple...? - très occupée à passer du temps ensemble qui n'apprécia pas son interruption, ce qui ne manqua pas de faire rougir Kimiko. Elle se demanda soudainement si Hikari avait prévu quoi que ce soit - sans que Kimiko sache réellement ce que pouvait être ce "quoi que ce soit". Les faits étaient que plus Kimiko s'enfonçait dans la forêt, moins elle voyait de monde - et ces rares personnes n'étaient que des couples. Au moins, les choses étaient, d'une certaine manière, assez claire - et Kimiko commença à essayer de se montrer plus discrète, à la fois pour éviter de déranger les couples, mais aussi pour qu'on évite de la remarquer, elle. Il était difficile de croire en effet qu'elle s'enfonçait dans la forêt sans une raison équivalente à la leur - et Kimiko ne tenait pas à retenir l'attention des autres.

Quand, enfin, Kimiko déboucha sur une carrière, elle tomba pour ainsi dire nez à nez avec Hikari qui l'attendait. Et là, soudainement, elle s'arrêta - et rougit légèrement en la voyant s'approcher d'elle. Et quand Hikari lui sourit en lui disant qu'elle était contente de la retrouver, Kimiko sentit ses nerfs la lâcher. Elle qui avait résisté jusque-là, voir Hikari comme ça, devant elle, lui souriant et lui parlant doucement, c'était de trop. Sentant les larmes arriver sur ses joues, Kimiko s'élança vers Hikari pour la serrer contre elle. Soudainement, le poids des dernières semaines sembla lui peser lourdement. Elle ressentait le besoin de pouvoir la retrouver, elle, comme elle l'avait trouvée à Paris il y a de cela un temps qui lui paraissait si lointain.

"I... I... Itoshii-chan...!"

Fût les seuls mots que Kimiko réussit à prononcer avant de s'élancer vers elle. Elle ignorait totalement les raisons qui la poussait à agir ainsi et, pour ainsi dire, elle n'y avait même pas réfléchi avant d'agir. La chose lui était venue tout naturellement, comme un besoin soudaient en voyant Hikari là, à cette endroit... Seule.

Hikari Amakusa Diva

Toute souriante, tentant de calmer et de raisonner son palpitant qui se faisait de plus en plus pressant, de plus en plus présent au fond d'elle, Hikari profitait d'une courte pause temporelle -du moins à ses yeux- pour dévorer du regard sa compagne dont les joues étaient aussi joliment colorées que les feuilles des érables. Elle avait l'impression qu'il y avait des siècles qu'elle ne l'avait observée de la sorte, se noyant dans ses yeux noirs brillant d'intelligence, redécouvrant chaque trait, chaque partie de son visage encore empreint d'innocence et de candeur; et pourtant elle l'avait vu quelques jours auparavant seulement, ayant d'ailleurs profiter de leur rencontre au détour d'un couloir pour lui proposer ces retrouvailles durant lesquelles elle espérait pouvoir rattraper le temps perdu...avec bien sûr le consentement de sa partenaire! Celle ci, visiblement éprouvée par ces nombreux jours de séparation durant lesquels "faire semblant" était devenu une règle, un mot d'ordre, s'élança vers la Rimoise pour se blottir contre elle, ne parvenant qu'à prononcer un timide "Itoshii-chan" qui fit rougir avec intensité celle auquel il était destiné.

Bien sûr, la brunette ne se fit pas prier, entourant le petit corps si frêle de sa compagne, l'attirant dans une forte mais non moins tendre étreinte, profitant de cette sensation délicieuse qui lui semblait si ancienne, si lointaine, cette même sensation que l'on éprouve lorsque l'on retrouve de vieux jouets d'enfant une fois adulte. Elle était heureuse, juste heureuse, comme si le vide crée par l'absence venait grâce à cette étreinte de se reboucher complètement, comme si pou_voir de nouveau toucher son amante était le meilleur charme pour la préserver de la tristesse. Et à en juger par l'attitude de sa cadette, ce sentiment de sécurité et de sérénité ne lui était pas seulement réservé:

"-Ah Tenshin-chan..." soupira-t-elle en souriant, "J'ai l'impression que des siècles se sont écoulés depuis la dernière fois que je t'ai serré dans mes bras..."

Elle vint déposer ses lèvres contre le front de Kimiko, profitant de la douceur délicate de sa peau avant de se détacher d'elle, enlaçant se doigts dans les siens pour l'attirer jusqu'à la nappe qu'elle venait tout juste d'installer, la faisant de la sorte entrer dans ce qui allait être pendant quelques heures leur jardin secret, leur parcelle rien qu'à elles où il leur était autorisé de se laisser aller à toutes marques d'affection possibles... Mais à quel genre de marques d'affection s'attendait-elle au fait?! Tout en s'asseyant, elle s'interrogeait sur ses attentes, sur ce qu'elle désirait de la Miatroise. Des baisers, des étreintes? Oui, bien sûr...mais pas que. Comme toute personne amoureuse, elle désirait Kimiko... elle ne voulait pas se limiter à de simples câlins, elle voulait aller plus loin... Mais elle en était pleinement conscience, malgré le pourpre teintant ses pommettes, penser à "ça" n'était que trop prématuré, leur relation ne tenait même pas encore sur de solides bases formées par le temps.

S'asseyant sur la nappe joliment décorée de pétales de fleurs, tentant de calmer ses ardeurs, attirant sa compagne avec elle, elle se hâta de déballer les nombreuses boîtes-repas qu'elle avait garnies, dévoilant à sa camarade tout ce qu'elles contenaient avec fierté, espérant que sa cuisine soit devenue avec le temps bien meilleure que lorsqu'elle était au club de cuisine. En effet, à cette époque, elle avait la terrible habitude de faire brûler tous ses plats ou de confondre les condiments, proposant alors des gâteaux salés et des légumes sautés sucrés:

"-Tiens, j'ai préparé à manger! Tu peux te servir et tout manger si tu veux! J'espère juste que mes plats sont bons!" déclara-t-elle en souriant, imaginant difficilement sa cadette capable d'avaler toute la nourriture disponible

Afin de l'inviter à se servir sans hésiter -et puisque les actes valent toujours mieux que les mots-, elle tendit la main pour se saisir d'un sandwich au poulet pour y planter ses dents sans aucune hésitation, avant de se souvenir qu'il fallait qu'elle éclaircisse un point avec la Miatroise. En effet, lors du voyage scolaire, Hikari avait eu une attitude plus qu'ambiguë vis à vis d'Otome, lui assurant qu'elle resterait pour toujours sa préférée et ce en présence de Kimiko qui avait clairement été affectée par ses propos. Aussi, souhaitant justifier ses mots et rassurer sa cadette, elle toussota légèrement pour s'éclaircir la voix:

"-K...Kimiko...euh....il fallait que je te dises quelque chose..."

Elle baissa la tête, affligée par son manque d'assurance avant de déclarer:

"-Pendant le voyage scolaire, j'ai dit des choses déplacées à Otome juste devant toi et j'ai bien vu que ça t'a fait de la peine... et même si tu ne m'as pas fait de reproches...je tiens à m'excuser. Je ne voulais vraiment pas dire une chose pareille mais...je ne savais pas comment calmer la jalousie d'Otome.... et je ne voulais pas qu'elle s'en prenne à toi."

Elle savait que sa cadette aux cheveux blonds aurait été capable de rendre la vie impossible à Kimiko rien qu'en découvrant que sa rivale lui avait chipé sous le nez sa "onee-sama" adorée et ça, elle ne l'aurait pas permis. Alors, pour éviter que les deux premières années ne se dévorent violemment, elle avait laissé entendre ce que chacune voulait entendre. Une attitude raisonnable, certes, mais lâche aux yeux de la Rimoise:

"-Je suis désolée...je ne voulais vraiment pas te faire de peine..."

Kimiko Ashiro Connaissance

Comme espéré, Hikari la recueillit dans ses bras - la serra, même, dans ses bras. Il était fou comme cette simple étreinte suffit à Kimiko pour changer de tout au tout, comme si, à ce simple contact, toutes ses pensées suivaient soudainement un autre cours. Et si Kimiko ressentait soudainement une pointe d'inquiétude, celle-ci se réduit immédiatement lorsqu'Hikari lui déposa un doux baiser sur son front, comme si celui-ci lui permettait d'aplanir quelque peu ses doutes et ses peurs. Soudainement, Kimiko se demanda si, quoi qu'Hikari lui demande, si elle ne se laisserait tout simplement pas guider par elle, au gré de ses propres envies. Cette simple pensée inquiétait un peu aussi Kimiko, car elle n'était pas non plus sûre d'y arriver, et avait peur, de ce fait, de frustrer Hikari. Bref, les choses étaient réellement compliquées dans l'esprit de Kimiko désormais.

Aussi, quand Hikari l'attira pour qu'elle la suive jusqu'à la nappe qu'elle avait disposée non-loin, Kimiko se laissa conduire de manière presque mécanique, sans peur réelle mais sans hâte non plus. Elle se laissait tout simplement guider à l'endroit où on la conduisait, ni plus, ni moins. Aussi, quand Hikari s'assit par terre, Kimiko s'assit elle aussi à ses côtés - avant de, finalement, venir se coller contre Hikari, car la simple petite distance qu'elle avait établi lui paraissait soudainement insupportable. Elle se sentait vraiment bizarre et ne se comprenait pas elle-même. Comment pouvait-elle à la fois avoir peur de ce contact et en même temps le réclamer? La chose était profondément illogique, et cela la perturbait légèrement. Et à ce contact, elle se sentait une envie encore plus profonde d'être encore plus près d'Hikari, encore et toujours plus près, jusqu'à avoir envie de se lover contre elle, de l'embrasser, de se laisser perdre dans ses bras...

Avant que toutes ses choses passent de la simple pensée à l'acte, Hikari la ramena à la réalité du moment en ouvrant les choses qu'elle avait préparée - choses que Kimiko n'avait même pas réellement remarqué, alors qu'à la base, ils étaient aussi là pour pique-niquer. C'était le sens de l'invitation, tout du moins. Aussi, quand celle-ci lui tendit une des boîtes, Kimiko se sentit une seconde perdue, et attrapa mécaniquement un des mets préparés par Hikari à son intention, s'y attachant comme si, finalement, c'était une part d'Hikari elle-même. Avoir cette nourriture dans la main libéra son esprit de l'attirance spontanée qu'elle avait ressentie, et Kimiko s'attacha à cette pensée de tout son corps et de tout son esprit. C'est d'une voix quelque peu troublée qu'elle remercia donc Hikari.

"Ah... Merci, euh... Itoshii-chan... Je... C'est très gentil de ta part, et je suis sûre que ça sera délicieux."

Kimiko se sentait extrêmement gauche dans ses propos, et, après qu'Hikari mordit dans son propre sandwich, Kimiko commença à manger une petite bouchée du sien, comme si, quelque part, elle avait attendu son autorisation implicite avant d'être autorisée à manger dedans.

Autant dire que lorsqu'Hikari aborda la question de sa relation avec Otome, il fallu un long moment à Kimiko avant de comprendre de quoi elle parlait. Il était vrai qu'au moment de leur dernière séparation, Kimiko s'était sentie bien peinée - elle ne pouvait pas l'ignorer - mais, après réflexion, elle s'était aperçue que c'était plus parce qu'elle avait eu le sentiment de perdre la possibilité de discuter librement avec Hikari que pour tout autre chose. Bizarrement, elle ne ressentait pas Otome comme une véritable rivale. Elle la considérait même, paradoxalement, comme plus petite qu'elle, plus jeune - comme une enfant, en fait. Aussi ne voyait-elle plus pourquoi elle devrait se sentir jalouse de sa proximité avec Hikari. D'autant plus que Kimiko, elle le savait, était la seule à partager une véritable intimité avec Hikari. Et tout cela lui suffisait amplement. Et, bizarrement, sur le moment, Kimiko se sentit plus tranquille qu'Hikari. Au point de lui parler d'un ton calme, sérieux et posé, comme pour la rassurer.

"Ce n'est rien. J'ai bien compris qu'elle n'était pas aussi importante pour toi que je ne le suis, et puis Otome-chan n'est pas vraiment aussi chanceuse que nous dans sa vie. Je comprends donc que tu l'ai prise sous ton aile pour la protéger."

Puis, tout en disant cela, Kimiko, qui avait alors regardé Hikari de manière directe et spontanée, sentit son coeur à nouveau commencer à défaillir, et le rouge lui revenir aux joues. Elle finit même par détourner vivement les yeux tandis que ses sentiments, d'abord mis en second plan par le sandwich, puis mis en sourdine au cours de cet échange, déboulaient à nouveau au tout premier plan. Et sa voix se fit à nouveau beaucoup plus chancelante, hésitante - une voix de nouveau d'une fille encore très timide de son âge, en fait.

"J... Je... Euh... Oui... Sinon... Mangeons, donc... Hein..."

De nouveau rouge pivoine, pour essayer d'éviter de rester aussi troublée, Kimiko essaya de s'intéresser à nouveau à son sandwich. Elle avait remarqué que se concentrer dessus lui permettait de retrouver une certaine contenance, et donc une certaine maîtrise sur la situation. Mais pourquoi ressentait-elle si systématiquement le besoin de se coller pour ainsi dire tout contre le corps d'Hikari dès qu'elle la regardait? C'était ridicule de réagir ainsi, et Kimiko luttait pour réussir à mieux se maîtriser, pour ne pas paraître ridicule aux yeux d'Hikari.

Hikari Amakusa Diva

Lorsqu'elle lui avait proposé de se servir dans les nombreux bentô dressés sur la nappe, Hikari se sentit remplie de joie quand Kimiko la remercia, avançant que les nombreux mets qui lui étaient proposés devaient surement être délicieux. Pour toute réponse, la Rimoise sourit, rassurée de savoir que sa cadette ne la jugerait pas même si tout ce qu'elle avait cuisiné se révélait mauvais, crainte qui s'évanouit en elle tandis qu'elle observait d'un oeil attendri son amante croquant par petits bouts le sandwich qu'elle avait choisi. Si elle s'écoutait, elle l'aurait à nouveau prise dans ses bras pour la câliner, la serrer contre elle avec tendresse pour ne jamais se séparer d'elle, pour ne faire qu'un avec son amante. Pourtant, elle s'en garda bien, souhaitant garder un minimum de tenue avant de lui présenter ses excuses pour tout ce qui était arrivé lors du voyage scolaire, se justifiant du mieux qu'elle le pouvait, tentant de rassurer au mieux sa cadette, la tête basse en signe de contrition, attendant le verdict et craignant des reproches -justifiées sans nul doute-.

Restant immobile et retenant son souffle, la brunette entendit soudain la voix, la si mélodieuse voix, de Kimiko retentir dans le silence: elle la rassurait, lui assurant que ce n'était rien et qu'elle avait tout à fait compris l'attitude de sa camarade et le désir de protéger Otome qui l'animait, lui faisant remarquer qu'elle n'avait pas eu beaucoup de chance dans la vie comparée à elles deux. C'est vrai, la blondinette n'avait pas eu une enfance toute rose et cette période de sa vie où elle avait passé son temps à tenter de se faire aimer par ses parents avait laissé en elle des traces indélébiles, des craintes encrées qu'Hikari avait bien du mal à effacer, même avec tout l'amour dont elle pouvait faire preuve. Pourtant, elle ne voulait pas lâcher prise, elle ne voulait pas abandonner et la laisser plonger dans le désespoir, ni la revoir aussi détruite que lorsqu'elle était arrivée à Astrea et, à son grand soulagement, elle était heureuse de se savoir comprise par Kimiko. Décidément, cette petite demoiselle qui la regardait droit dans les yeux, telle la future chef de famille qu'elle était, était une véritable perle, la brunette était vraiment heureuse et honorée d'être devenue sa compagne.
Relevant la tête pour la regarder droit dans les yeux -ou plutôt pour se noyer dans ses iris sombres-, elle lui adressa un sourire lumineux, amusée en la voyant si rouge et gênée après cet élan de spontanéité qui, visiblement, n'était pas dans ses habitudes, éclatant presque de rire en entendant sa proposition timide avant d'acquiescer, s'empressant d'avaler son pain pour venir embrasser la joue de son aimée puis son front pour finir dans son cou, se retenant d'aller coller ses lèvres contre les siennes pour éviter de la gêner pendant qu'elle se rassasiait.

"-Ce que tu es mignonne...." lui murmura-t-elle à l'oreille, "Tu me donnes envie de te faire pleins de câlins!"

Elle accentua son grand sourire, lui présentant les nombreux autres plats qu'elle pouvait consommer sans aucun soucis tout en la dévorant du regard, comme si elle craignait qu'en la quittant une seule seconde des yeux, sa cadette disparaîtrait complètement de sa vie. Elle vint doucement poser sa main sur la sienne, électrisé par ce simple contact, son autre main vint doucement se poser sur sa joue, la caressant avec son pouce le plus calmement et tendrement du monde: elle en avait tant rêvé durant ses dernières semaines, elle avait vu et revu dans sa tête ce moment où elles se retrouveraient toutes les deux et où leur amour pourrait enfin s'exprimer le plus naturellement du monde et désormais, elle pouvait enfin se laisser aller sans avoir à craindre d'être jugée par les autres.

"-Kimiko..."

Ayant murmuré ce mot, comme si il fut une formule magique lui permettant d'avoir accès aux lèvres de son amante, elle vint l'embrasser doucement, avec amour, priant pour que ce baiser ne soit sous aucun prétexte rompu. Restant ainsi de longs instants, elle fini néanmoins par se détacher, posant son front contre le sien, tout sourire, les joues rouges:

"-Je t'aime. Je t'aime tellement fort...tellement fort..."

A nouveau, elle vint poser un doux baiser sur le front de la Miatroise, lui souriant, espérant que son acte n'ait pas été perçu comme trop pressant ou déplacé avant de revenir à la réalité, son estomac criant avec force famine, l'implorant presque d'avaler quelque chose. Aussi, obtempérant, la Rimoise se décida à activer ses baguettes, saisissant sans aucune difficulté une large pièce de saumon cru qu'elle s'empressa de faire entrer dans sa bouche, savourant avec délectation le goût si unique de ce poisson qu'il ne lui était donné de manger qu'ici, à Astrea. Dans son village natal, le poisson se vendait hors de prix -quoique non, il se vendait cher, comme partout ailleurs- et ses parents n'avaient jamais eu les moyens de s'en procurer, pas même pour le réveillon de Noël.

"-Tenshin-chan, je peux te poser une question?"

Ayant reposé ses baguettes sur la nappe, juste à côté de celles réservées pour Kimiko, elle se sentit rougir en réalisant ce qu'elle allait lui demander, craignant que sa question ne plonge son interlocutrice dans l'embarras. Pourtant, elle devait lui poser cette question qui lui trottait dans la tête depuis quelques temps:

"-Comment tu conçois notre relation....et son futur? Je veux dire...un jour on....on fera des choses n'est ce pas? Comment tu le conçois ou comment tu l'imagines? Est ce que ça te fait peur? Ou ça te dégoûte?"

Kimiko Ashiro Connaissance

Après sa tirade sur la situation entre Otome et Hikari, la réaction d'Hikari perturba encore plus profondément Kimiko. Si sa simple présence à ses côtés, son regard, son sourire suffisait à la troubler, que dire alors de ses baisers sur sa joue, son front et son cou? Et de sa réflexion quant à son envie de lui faire pleins de câlins?

Kimiko s'en sentait troublée. Terriblement troublée. Au point, même, d'oublier de manger. Aussi, quand Hikari l'interpella à nouveau, Kimiko, par réflexe, se tourna vers elle - et se laissa tout simplement embrasser. Un baiser long, passionné et plein d'amour que lui offrait avec une douceur extrême Hikari, et que Kimiko regretta immédiatement dès que ses lèvres ne furent plus en contact avec les siennes. Etreinte et baiser qu'elle s'apprêtait, sous une impulsion soudaine, à renouveler d'elle même, mais son élan fût interrompu par un geste d'Hikari qui venait de se resservir à manger. Chose qui troubla d'autant plus Kimiko qu'elle n'avait elle-même pour ainsi dire plus vraiment faim. Baissant les yeux et lissant nerveusement le devant de sa robe de ses mains, Kimiko ne se sentait pour ainsi dire pas vraiment à l'aise en ce moment. Non pas qu'elle avait peur d'Hikari ou de quoi que ce soit, mais plutôt parce qu'elle ne savait pas comment celle-ci s'attendait à la voir réagir. Elle l'avait déjà surprise par ses réactions au moins deux fois, des réactions auxquelles Kimiko ne s'était pas du tout attendue. Et, de ce fait, Kimiko ne savait plus vraiment comment se comporter.

Jugeant que, puisqu'Hikari semblait se concentrer à manger, elle devait faire de même, Kimiko saisit à son tour ses baguettes après qu'Hikari ai posée les siennes. Juste avant qu'elle l'interpelle à nouveau doucement. Elle faillit presque, par nervosité, lâcher ses baguettes compris entre ses doigts. Mais Kimiko trouva en elle suffisamment de ressource pour réussir à ne pas paniquer. Que lui réservait désormais comme surprise Hikari? Kimiko devait lui paraître bien gourde en ce moment, elle en avait conscience.

Pourtant, cette fois, la question d'Hikari étonna Kimiko. Qu'entendait-elle donc par sa question? Voulait-elle parler d'un avenir lointain, lorsqu'elles seraient adultes? Quelle serait leur relation alors? Si elles continueraient à se voir, peut-être, à se rencontrer? Il est vrai que la question n'avait jamais été abordé jusque-là, et se projeter dans l'avenir était important. Aussi Kimiko, tout en fronçant légèrement les sourcils, finit par répondre à la question.

"Hé bien oui, je suppose que l'on fera des choses plus tard. Tout comme on peut faire des choses dès maintenant. Car je pense que mon amour pour toi est réel, et continuera toujours d'exister pour moi. Et puis ça serait mieux, non? En plus, je ne m'imagine pas un avenir où tu ne serais pas avec moi."

Les choses paraissaient claires dans l'esprit de Kimiko, et c'était pourquoi elle n'avait pas hésité une seule seconde avant de répondre. Elle espérait simplement qu'Hikari voyait les choses de la même façon. Après tout, le monde changeait, alors peut-être que d'autres choses pourront changer elles aussi dans un proche avenir.

Hikari Amakusa Diva

Essayant de garder son calme suite à l'étrange question qu'elle venait de poser à sa compagne, persuadée que celle ci s'empourpre rapidement pour ensuite bredouiller une quelconque réponse, Hikari s'empressa d'activer ses baguettes, emplissant sa bouche de pleins de bonnes choses qui -à défaut de lui remplir la tête d'autres choses que ses pensées de luxure- feraient le bonheur de son ventre affamé. Aussi, quite à passer pour une goinfre, elle se servit de la viande et des légumes en bonne quantité, tout en veillant à en laisser à Kimiko, pour tout avaler sans manquer de s'étouffer. C'est d'ailleurs au moment où elle toussotait en se tapant la poitrine, tentant de faire tout passer dans son estomac que sa camarade se décida à lui fournir une réponse...plutôt évasive. En effet, la brunette déclara avec sérieux qu'elle supposait qu'elles feraient ce "genre de choses" plus tard avant d'ajouter qu'elles pouvaient dès à présent faire des choses.
Comment ça? Lui donnait-elle déjà son accord pour faire ce que tout couple fait un jour ou l'autre? Cette réponse surpris la Rimoise: elle qui croyait sa cadette encore trop timide et pudique pou ce genre de chose, elle se voyait bien prise de court.
Pourtant, malgré l'étonnement certain de son interlocutrice, la Miatroise continua, avouant que son amour était réel, qu'elle était persuadée qu'il existerait pou toujours en elle et qu'elle ne parvenait à s'imaginer un avenir sans son aînée.

Lorsque la première année eut achevé de lui donner une réponse qui semblait tout à fait claire, la brunette ne pu s'empêcher de sourire devant sa candeur et l'innocence dont elle faisait malgré elle preuve: visiblement, elle n'avait pas compris le véritable sens de sa question...ou peut être avait-elle fait semblant de ne pas comprendre pour mieux contourner le sujet. Quoiqu'il en soit, Hikari sentait qu'elle n'avait pas reçu les bonnes informations pour mettre fin à ses interrogations et, désireuse d'en savoir plus quant à l'avis de sa compagne su le sujet, elle se décida à de nouveau lui demander, tentant de se faire la plus poétique possible afin de ne pas se montrer insistante ou -pire- complètement obsédée:

"-Euh...Kimiko...je crois que tu n'as pas bien compris ce que je voulais dire...."

Elle toussota légèrement pour reprendre contenance, les pommettes rosies par l'émotion avant de fixer avec intensité sa compagne, ses yeux brillant d'un sérieux inébranlable:

"-Je voulais dire....se toucher, se caresser dans un lit....et même plus encore....faire ce que fait un couple en fait.... tu vois ce que je veux dire?!"

Rien qu'en disant cela, le visage de la Rimoise était passée d'un rose tendre à un rouge digne des plus belles tomates, de nombreuses images défilant dans sa tête. Bien sûr, elle était terriblement intimidée d'imaginer de telles choses, de se voir dans le plus simple appareil et de voir Kimiko toute aussi nue, de parcourir ses mains sur son corps...et pourtant, influencée par le désir qui animait chaque personne amoureuse, elle ne pouvait s'empêcher de se sentir transportée rien qu'en songeant à leur première fois. Bien sûr, Hikari savait déjà à quoi s'attendre, l'ayant déjà fait avec Yuuki et ce n'était pas vraiment le meilleur souvenir de toute sa vie. Ce jour là, malgré le désir qui lui brûlait le ventre, elle avait eu peur et avait ressenti une douleur qu'elle préférait oublié. Pourtant elle ne pouvait s'empêcher de se montrer curieuse comme si elle n'avait jamais goûté au plaisir de la chair. Elle se questionnait: que se passerait-il si elle faisait ça avec Kimiko? Comment est-ce qu'elle réagirait? Et surtout....est ce qu'elle aimerait?
Tout en se pausant ses nombreuses questions -parmi tant d'autres d'ailleurs-, Hikari fixait avec attention sa cadette, tentant de déceler en Kimiko un geste, une expression qui trahirait son ressenti suite à ce qu'elle venait de lui demander, le silence se faisant de plus en plus assourdissant au goût de ses oreilles.

Kimiko Ashiro Connaissance

Alors que Kimiko commençait à se détendre légèrement en pensant avoir bien répondu à la question d'Hikari, il ne fallu pas longtemps à celle-ci pour revenir à la charge. Au premier abord, Hikari cherchait légèrement ses mots - ce dont elle n'avait pas spécialement l'habitude, contrairement à Kimiko. Chose qui ne manqua pas de la troubler légèrement. Que pouvait-elle donc avoir de si important à lui dire pour que ça lui paraisse aussi difficile à dire? Kimiko en fronça légèrement les sourcils, car elle ne voyait vraiment pas quel sujet gênant elles pourraient bien aborder ensemble - à vrai dire, jusque-là, elles avaient toujours parlé d'à peu près tout et n'importe quoi sans se montrer trop hésitante, ni sans trop en cacher. En ce qui concernait Kimiko, en tout cas.

Ce n'est que lorsqu'Hikari lui expliqua plus explicitement ce dont elle voulait parler que Kimiko comprit - et s'en sentit extrêmement mal à l'aise. Il est clair que la question jeta pour ce qui sembla être une éternité un froid entre elles, cassant toute enthousiasme à la situation. Car, forcément, la situation était devenue subitement extrêmement délicate et extrêmement difficile à gérer pour Kimiko, qui n'avait tout simplement pas pensé qu'Hikari pouvait se poser ce genre de questions, avoir ce genre de besoins. Quelle bêtise de sa part de ne même pas y avoir songé! Pourtant elles en avaient déjà parlé, une fois, il y a de ça... Ola, des semaines, déjà. Il était vrai qu'elles avaient tout juste effleuré le sujet, surtout que ça ne les concernaient pas vraiment elles en terme de couple - Hikari lui avait expliqué simplement qu'elle l'avait fait avec son ancienne compagne, et elles en étaient restées là, car Kimiko, clairement, ne s'était pas sentie très à l'aise sur ce sujet. Hikari elle-même en avait conclu qu'elle n'avait pas à se soucier de ça, qu'elle était encore bien jeune pour y penser, qu'elle avait encore du temps avant de devoir y penser sérieusement.

Mais voilà que le sujet revenait sur le tapis - et, manifestement, c'était un sujet qui inquiétait réellement Hikari. Aussi Kimiko devait vraiment y réfléchir rapidement si elle ne voulait pas la perdre - tout perdre. Se sentait-elle capable, là, tout de suite, dans l'immédiat, de passer à l'acte...? A vrai dire, Kimiko avait du mal à s'imaginer comment elle réagirait. Il allait falloir qu'elle y songe étape par étape. Se sentait-elle, déjà, capable d'apprécier les caresses les plus simples? Quand Kimiko y songeait, elle se disait qu'à priori, cela pouvait être... Acceptable. Pourrait-elle simplement être sous les mêmes draps qu'Hikari...? La chose ne lui posa pas tant de problème que ça, au final - elle devait bien s'avouer que l'attirance de la présence du corps d'une autre fille contre elle, que ça soit dans ses propres bras ou en s'imaginant dans les bras de quelqu'un d'autre, était bien présente en elle. Se sentait-elle capable de se déshabiller devant Hikari..? L'idée lui fit piquer un fard, si cela était encore possible. Elle devait donc déjà se concentrer sur ce sujet. S'imaginait-elle se déshabiller devant Hikari...? Dans l'absolu, Kimiko se dit alors que ça ne devait pas être SI difficile. Qu'il fallait juste essayer de ne pas se montrer trop... Comment dire... Entreprenante? Oui, voilà, Kimiko avait finit par établir sa propre limite. Elle avait peur que les choses aillent trop vite, trop loin. Que les choses lui échappent. Elle était persuadée que si Hikari la brusquait de trop, elle se braquerait immédiatement. Mais cela laissait, déjà, une certaine marge de progression. Aussi, comme une forme de concession, et après, elle s'en rendit compte, avoir laissé le silence s'installer un long moment, Kimiko murmura une réponse timide et gênée.

"... Itoshii-chan... Je... Je suppose que... Que je m'y ferai à l'idée, un jour ou l'autre."

Paniquée par ses propres mots, rouge comme une pivoine, Kimiko ajouta immédiatement en battant des mains et en prenant du recul par rapport à Hikari - elle avait besoin de temps pour digérer la chose, et elle avait peur qu'Hikari se précipite trop vite, même si elle se doutait que son sentiment était stupide.

"M... Mais on y viendra doucement, hein...? Promis...? Je... Enfin... Je pense qu'il me faut un peu de temps pour accepter chaque petite étape... Je pense... Tu crois que c'est... Que ça ira, Itoshii-chan...?"

Kimiko gettait la réponse et la réaction d'Hikari. La chose était vraiment difficile de son point de vue, et Kimiko ignorait si Hikari accepterait d'être assez patiente avec elle, qui se montrait aussi gourde sur ce sujet.

Hikari Amakusa Diva

A nouveau, un lourd silence vint s'installer à petits pas entre les deux amoureuses, chacune aussi rouge que l'autre, Kimiko piquant un fard phénoménal tant et si bien qu'Hikari s'étonna de découvrir à quel point les joues de sa camarade pouvait devenir aussi pourpres. L'observant sans rien ajouter, tentant de distinguer sur le visage de sa cadette un signe, un haussement de sourcils ou un mouvement de lèvres qui lui permettrait de deviner la nature de la réponse à la question précédemment posée qui avait été, en plus d'être difficile à faire entendre, très intimidante et gênante pour les deux demoiselles. Pourtant, elle le savait, la Rimoise se devait de mettre le sujet sur la table, ne serait-ce que pour connaître l'avis de sa cadette sur la question afin de faire concorder son attitude avec ses désirs et aspirations: si elle se montrait trop insistante, trop proche, elle savait que la Miatroise pourrait se braquer et prendre peur.
Enfin, un murmure retenti au milieu des applaudissements ininterrompus des feuilles malmenées par le vent, un murmure qui portait jusqu'aux oreilles de la brunette des propos qui la rassurèrent, ravie de savoir sa cadette d'accord avec elle. Celle ci, en effet, supposa qu'elle se ferait un jour à l'idée qu'elles se laisseraient aller à leurs désirs charnels avant de prendre du recul, comme si elle craignait que son aînée ne vienne lui sauter dessus sans prévenir.

Celle ci n'en fit rien, ne se sentant en aucun cas outrée par cette attitude de méfiance, ayant sans doute elle même agi de la sorte envers Yuuki, tandis que sa compagne lui faisait promettre d'arriver à cette étape le plus doucement possible, déclarant qu'il lui fallait un peu de temps pour se faire à l'idée de passer à l'acte et accepter chaque petite étape. La Rimoise se contenta d'acquiescer, consciente des efforts que la première année avait fait depuis le début de leur relation -qui avait maintenant une pair de mois déjà-: au début, Hikari sentait sa compagne se crisper lorsqu'elle la serrait dans ses bras, l'embrasser semblait toujours une tache difficile à accomplir alors que maintenant, la Miatroise semblait plus spontanée, plus à l'aise. Aussi, lorsque celle ci lui demanda si sa proposition lui convenait, la brunette ne pu s'empêcher de se rapprocher d'elle pour lui caresser la tête, couvrant son front de baisers tendres:

"-Evidemment que ça ira, ma chérie! Je ne veux pas te forcer alrs on ira à ton rythme. Et le jour où tu te sentiras prête, on le fera. Juste ce jour là d'accord?!"

Se détachant de sa camarade, elle lui adressa un grand sourire avant d'ajouter:

"-Tu sais, je suis très patiente, surtout avec les gens que j'aime. Et surtout à ce sujet, ne t'en fais pas. Faire l'amour, c'est un acte sacré qui se fait à deux...sinon, c'est cracher sur le simple fait de communier avec l'autre au milieu des draps."

Elle vint passer ses bras sur ses épaules, l'attirant dans une étreinte en riant, touchée par l'innocence et la timidité de celle avec laquelle elle voulait passer sa vie:

"-Au fait, tu en as parlé à tes amies, Tenshin-chan? De notre relation je veux dire. J'avoues que j'hésites un peu à me confier à mes camarades, je me demande si elles me soutiendront autant qu'avant... Et puis...j'ai peur pour toi...."

Sans vraiment réfléchir, elle s'était confiée à sa compagne sur sa plus grande crainte: celle d'à nouveau subir le rejet des autres jeunes filles d'Astrea, d'être vue comme une pestiférée de par une relation inter-école interdite mais surtout de pousser malgré elle sa cadette dans la fausse aux lions et la donner en pâture aux vipères grouillantes du pensionnat, prenant un malin plaisir à se moquer et à harceler leurs souffre-douleurs attitrés. Kimiko avait déjà quelques problèmes avec des élèves de Spica, qui semblaient lui chercher des noises dès qu'elle les croisait, elle refusait donc d'aggraver la situation.

Kimiko Ashiro Connaissance

Heureusement, la situation de légère tension se dissipa très vite. A peine Kimiko avait-elle donnée sa réponse qu'Hikari vint la câliner doucement à nouveau, recouvrant son front de doux baisers. Se laissant alors complètement emportée par la déferlante d'émotion qu'elle ressentait, Kimiko en trembla légèrement, se laissant tout simplement faire, souhaitant simplement que la chose ne s'arrête jamais. Elle était tout simplement heureuse de se sentir aussi proche d'Hikari, sans en demander plus. Juste rester à son contact le plus longtemps possible. Ses mots rassurants, qui lui disait qu'elle était d'accord avec son point de vue, glissèrent à peine à la surface de la demi-conscience dans laquelle Kimiko se sentait plongée en cet instant.

Aussi, lorsqu'Hikari lui parla d'un tout autre sujet de préoccupation pour elle, tout en la câlinant doucement dans ses bras, il fallu plusieurs secondes à Kimiko pour réaliser qu'il s'agissait d'une question, et d'une question qui préoccupait réellement Hikari. Kimiko ne savait pas trop pourquoi, mais dans ces instants-là, toutes ces préoccupations lui paraissaient... Lointaines. Comme s'il n'y avait pas lieu de s'en occuper ou même de s'en inquiéter. Alors qu'il allait bien falloir finir par devoir les gérer.

Soudainement Kimiko prit honte de la situation. Elle venait de s'apercevoir qu'en présence d'Hikari, elle se comportait, ni plus ni moins, comme une poupée de chiffon entre les mains d'une jeune fille qui pouvait en faire tout ce qu'elle veut, sans que la poupée de chiffon ne prenne la peine de réagir autrement que mécaniquement. Elle devait se reprendre, car si Hikari ne s'en était peut-être pas encore aperçue, elle finirait sans doute par s'en rendre compte - et irait peut-être s'amuser avec un "jouet" plus... Élaboré, la laissant là, dans un coin, à attendre que quelqu'un d'autre la prenne en pitié. Il allait falloir qu'elle se reprenne en main, le plus rapidement possible.

Mue par cet instinct, pour la première fois depuis quasiment le début de leur relation, Kimiko prit une vraie initiative à laquelle, sans doute, Hikari ne s'attendait pas. Alors que celle-ci avait commencé à la câliner doucement dans ses bras, Kimiko se détourna légèrement pour venir enlacer, elle aussi, Hikari dans ses bras, posant sa tête contre son épaule et lui caressant avec une douceur fébrile son dos et un de ses bras qui la tenait, elle. Elle voulait vraiment essayer de partager cet instant de douceur avec Hikari. Si ce geste pouvait paraître extrêmement minime, il existait. Ce qui était déjà un début véritable. Satisfaite d'avoir trouvée une réponse à ses tourments du moment, Kimiko, enfin l'esprit apaisé, finit alors par répondre à la question d'Hikari. Car, soudainement, elle se sentait à nouveau libre de penser, et donc de lui répondre sans peur de se prendre les pieds dans le tapis comme l'aurait fait une enfant prise au dépourvu.

"A vrai dire non, Itoshii-chan... Enfin je n'en suis pas vraiment sûre... Je ne pense pas que j'ai besoin de leur en parler, personnellement... Je ne suis pas certaine que cela soit... Pertinent, de toute façon, de leur en parler."

Se lovant à nouveau un peu plus profondément dans les bras et contre l'épaule d'Hikari, Kimiko finit par ajouter en soupirant doucement d'aise et de plaisir.

"... Je ne pense pas, de toute façon, qu'elles se posent la question. Elles savent que... Hé bien... Enfin... Que... Enfin que je t'aime beaucoup... Aussi je ne suis pas certaine qu'elles s'étonneraient vraiment de nous voir ensemble."

Fronçant à nouveau doucement les sourcils, Kimiko ajouta encore une petite conclusion à ses réflexions.

"Non, vraiment, je ne suis pas sûre que ça les choquerait de nous voir toutes les deux ensembles."

Et, tout en disant cela, Kimiko se mit vraiment à réfléchir à la question. Est-ce que ça choquerait quelqu'un que Kimiko sorte avec une autre fille? Non, Kimiko ne le pensait pas. Mais avec Hikari? Une jeune fille qui avait soulevé autant de rumeurs contre elle, et, qui plus est, beaucoup plus âgée qu'elle? Soudainement, Kimiko prit conscience de l'inquiétude qui se mouvait dans la tête d'Hikari, et, soudainement, chercha à trouver les mots justes et la bonne idée qui pourrait la rassurer. Elle s'en était redressée, et, se posant à nouveau dans ses bras, mais cette fois d'une manière plus équilibrée, c'est à dire moins dans une situation de soumission vis-à-vis des caresses d'Hikari, elle lui répondit à nouveau.

"Oh... Gomen-nasaï, je viens de m'apercevoir que je n'ai pas pris en compte, hé bien... Le reste de ton histoire. Oui, je pense qu'à un moment ou à un autre, il faudra bien en parler. A un moment où on sentirait que je suis bien acceptée par tout le monde... Par toutes tes propres amies... Enfin, tu vois ce que je veux dire. A un moment où je serai perçue suffisamment responsable vis à vis de toi pour être vraiment considérée comme... Ton égale?"

Kimiko pensait sérieusement que ce qui allait poser problème, c'était surtout qu'elle serait sans doute perçue, à l'heure actuelle, comme étant un "jouet" entre les mains d'Hikari. Et qu'il allait d'abord qu'elle réussisse à combattre cette impression, qu'elle avait elle-même et qui se refléterait sans doute dans la pensée des autres, avant de pouvoir s'afficher réellement et ouvertement avec Hikari. Après tout, qui contesterait, alors, le fait que cette relation est réellement voulue par Kimiko? Bien sûr, Kimiko avait bien conscience que la chose allait être compliquée - elle devra sans doute encore gagner en maturité pendant quelques temps pour ne plus se laisser dominer par ses émotions et se comporter enfin constamment en adulte. Chose dont elle se savait encore incapable. Quand les émotions déferlaient sur elle, Kimiko n'avait que trop conscience qu'elle s'y noyait très rapidement, retournant alors à un état d'enfant pleurnicheur. Et ce malgré toutes ses tentatives pour réussir à se maîtriser.

Hikari Amakusa Diva

Alors qu'elle était venue a câliner avec tendresse, profitant de tout son corps de la chaleur émanant de la peau de son amante, Hikari sentit les mains de cette dernière prendre part à l'étreinte, caressant avec douceur son dos et l'un de ses bras tandis que sa tête brune parfaitement coiffée était venue se nicher sur son épaule. Le geste, en plus de ravir la Rimoise, la surpris visiblement, tant et si bien qu'elle ne pu s'empêcher de se décaler doucement pour jeter un coup d'oeil à Kimiko: sur son visage encore enfantin luisait une rassurante expression de bonheur, de sérénité réchauffée par les rougeurs de ses joues, la brunette fut bien aise de voir sa compagne prendre tant de plaisir à l'enlacer. Reprenant sa position initiale afin que sa cadette ne soit pas interpellée et ne change de position, elle reprit sa tenue initiale tandis qu'une nouvelle fois, on répondait patiemment à ses interrogations. Calmement, la Miatroise lui affirma qu'elle même n'avait encore rien dit à ses amies, rajoutant qu'elle ne voyait pas en quoi ce sujet pouvait se montrer pertinent et intéressant aux yeux de ses amies. Puis elle renchéri en déclarant que toutes savaient à quel point elle était attirée et aimait la brunette et que de fait personne ne trouverait étrange de les voir ensembles.

Entendant ceci, Hikari ne pu s'empêcher de tracer sur ses lèvres un sourire amer: si seulement tout était aussi simple, si seulement les gens se montraient aussi compréhensifs... elle n'aurait certainement pas eu à subir les brimades de certaine élèves lorsqu'elle s'était auparavant liée à Yuuki. Mais elle ne pouvait décemment pas en vouloir à sa cadette de voir les choses aussi simplement, avec des yeux innocents comme seule elle en possédait. Au contraire, elle l'enviait: elle aussi aurait voulu croire ça un peu plus longtemps et ne pas être poussée sur la potence aussi tôt. Mais elle ne pouvait en vouloir qu'à elle même, personne ne l'avait forcé à devenir la compagne de la Spicoise, personne ne lui avait mis un couteau sous la gorge en la forçant à coucher avec la cavalière. Non, elle avait fait ses choix et en assumait les pleines conséquences
Comme si elle avait ressenti le malaise en sa camarade et lu dans ses yeux tous les souvenirs que ses mots faisaient remonter en elle, Kimiko s'empressa de s'excuser, reconnaissant qu'elle n'avait pas pris en compte le reste de son histoire. La noiraude hocha la tête pour lui signifier que ce n'était rien et qu'elle ne lui en tenait pas rancune, ce qui ne fit pour autant pas taire la première année. Celle ci s'empressa de rajouter qu'il faudrait sans doute le déclarer officiellement un jour, surtout lorsqu'elle se sentirait enfin acceptée par tout le monde, en particulier par les amies de la Rimoise -qui s'empressaient d'ailleurs de la recaser avec une autre jeune fille, sans vraiment savoir que leur mission avait déjà été honorée par la brunette elle même- et surtout lorsqu'enfin elle serait perçue par la multitude comme l'égale de la troisième année. C'est vrai...Hikari en avait elle aussi conscience, elle imaginait sans nul mal ce que certaines vipères pourraient imaginer et raconter dans son dos dès lors qu'elles seraient mises au courant de l'existence du nouveau couple: qu'elle utilisait Kimiko comme un jouet, un objet qu'elle n'utilisait que pour assouvir ses désirs sexuels et combler son manque d'affection jusqu'à trouver une autre compagne. Certaines surement penseraient que cette relation n'était désirée que d'un seul côté, imposée pour l'autre.

Consciente de la véracité et de la justesse des propos de sa chère compagne, la brunette poussa un lourd soupir, son visage imprimé d'une moue affligée qu'elle s'empressa de faire disparaître afin de ne pas inquiéter sa cadette. La serrant un peu plus fort contre elle, comme pour la protéger inconsciemment de ses idées malsaines que certaines pouvaient se faire en les voyant toutes les deux, de ses craintes qui germaient dans son esprit au fur et à mesure depuis leur retour à Astrea.

"-Tu as raison...je pense que j'en parlerai un jour à mes amies. Comme tu l'as dit, elles ne devraient pas trop s'en étonner, on passe notre temps à nous parler et à rester ensembles dès qu'on se voit, même quand il y a d'autres filles. Je suis même sure que certaines se doutent que notre relation a évolué..."

Elle se détacha doucement de la Miatroise, vint se rasseoir correctement en s'étirant un peu, regrettant presque immédiatement la chaleur et l'odeur délicieuse émanant du corps de son aimée et pourtant sentant son propre corps lui crier de changer de position en lui envoyant de nombreux signaux au niveau des pieds et du dos, elle se sentait obligée de lui obéir. Repoussant une des mèches de ses cheveux noirs qui étaient venues se glisser contre ses joues, elle reprit:

"-Si seulement tout le monde pouvait te considérer comme mon égale... je sais que toutes les jeunes filles ayant une relation avec une plus jeune souffrent du jugement des autres... Yuuki aussi avait ce genre de problèmes avec des filles de son école. Partout on racontait qu'elle m'avait forcée en abusant de son pouvoir d"aînée", ce pouvoir donné par la politique de "grande soeurs-petites soeurs" mise en place par l'école..."

Elle jeta un regard vers Kimiko puis poursuivit:

"-Je sais comme elle en a souffert...mais je suis prête à endurer ça. Si c'est pour rester avec toi, pour être la seule à pouvoir t'embrasser, pour profiter de ton amour chaque jour de ma vie, alors ça me va! Je t'aime et ça me va!"

Elle accentua cette déclaration en serrant les poings, la ponctuant avec un rire frais et joyeux, tout à fait franche. Elle pensait tout ce qu'elle venait de dire, jamais elle n'aurait menti à ce sujet à son amante. A nouveau elle vint approcher son visage du sien, restant en suspens à quelques centimètres de ses lèvres, lui souriant avec malice. Oh non, elle n'allait pas céder à ses pulsions, elle n'allait pas dévorer ses deux lignes de chair si appétissantes:

"-Embrasse moi." lui susurra-t-elle avec un grand sourire

Elle attendait plus qu'un simple baiser, elle ne désirait pas juste ce baiser -quoiqu'elle ressente au fond de ses tripes ce désir de goûter à chaque parcelle de sa peau-, elle voulait plus que tout via cette demande que la Miatroise prenne une initiative, entre enfin dans le rôle de la compagne, un rôle actif plutôt que passif. Elle resta suspendue à ses lèvres, sentant sur son visage le souffle chaud de son vis à vis, se noyant, sans même tenter de remonter à la surface, dans ses yeux noirs, tant et si bien que tout ses autres sens en furent bridés, son ouïe ne percevant pas de suite les bruits de feuilles écrasées qui retentissaient dans le silence.

Kimiko Ashiro Connaissance

La disparition momentanée de l'étreinte d'Hikari fût comprise par Kimiko, eut égard aux étirements que celle-ci fit immédiatement après. D'autant plus facile à comprendre que l'endroit n'était pas à proprement parler confortable. Pas aussi confortable que pourrait l'être un meuble, un fauteuil... ou encore un lit, Kimiko devait bien se l'admettre. Toutefois, les pensées de Kimiko ne se perdirent pas longtemps dans ce travers-là. En effet, ses premières paroles, concernant le fait que, peut-être, certaines de ses amies se doutaient déjà de leur relation paru particulièrement douteuse à Kimiko.

De son point de vue, au contraire, rien ne permettait de le prouver : elle ne s'était jamais sentie aussi éloignée d'Hikari depuis qu'elles étaient ensemble - jamais autant éloignées quand il y avait du monde pour les voir et les entendre, du moins. Car si Hikari arrivait à donner tant bien que mal le change, Kimiko s'était retrouvée devant l'étrange difficulté de ne pas savoir comment l'appeler - un onee-chan lui paraissant désormais extrêmement décalé et gênant. Aussi, elle le savait, elle s'était montrée plus distante et plus réservée. La chose était tellement gênante que, plus d'une fois, elle avait tut une réponse, parfois même évité de l'interpeler au loin comme elle l'aurait fait avant, juste parce qu'elle ne savait pas vraiment comment il fallait qu'elle l'interpelle. Cela lui avait valu beaucoup de regards interrogateurs, d'autant plus qu'une certaine gêne se lisait alors sur son visage. D'autant plus qu'Hikari, elle, n'avait pas semblé plus perturbée que cela. Non, décidément, Kimiko n'était pas du tout convaincue, à moins de tomber sur une fine psychologue, qu'un quelconque rapprochement entre elles deux fût d'ors et déjà perçue par les autres, bien au contraire.

Mais ce n'est pas cette déclaration-là qui choqua le plus Kimiko. C'est quand Hikari lui expliqua qu'elle allait forcément subir des moqueries quant à leur différence d'âge. Et, surtout, qu'elle était prête à l'assumer pour être avec elle. Qu'elle était prête à se sacrifier pour cela. Cela fût tellement douloureux pour Kimiko que, loin de laisser passer ça, elle s'apprêtait à y répondre vivement.

"Non, Hikari, je..."

Soudainement, Kimiko perçu un bruit de feuille écrasé non loin, et, tout aussi soudainement, une chose bondit dans leur petite clairière aménagée, les surprenant dans une situation gênante, Hikari à moitié penchée sur Kimiko et lui réclamant un baiser. Une chose qui fit basculer légèrement Kimiko, de surprise, en arrière, lui faisant pousser un petit cri aigu de surprise et de peur. Chose qui, heureusement, se révéla n'être qu'un chevreuil qui avait décidé de passer par là, et qui était, sans nulle doute, le plus effrayé des trois après la réaction de Kimiko, car il avait déjà bondi ailleurs, dans un autre bruissement de feuilles. Il fallu, bien entendu, quelques secondes à Kimiko pour se remettre d'aplomb.

"Oh... Pardon... Je... C'était juste un... Un chevreuil, en fait..."

Tout en prononçant ses paroles, Kimiko prit alors conscience qu'elle avait eu peur que quelqu'un soit venue les espionner. Que quelqu'un se serait permis de venir les surprendre. Que quelqu'un aurait cherché à leur faire du mal, à se moquer d'elles. Elle prit alors conscience qu'elle avait peur de cet endroit, peur de pouvoir être aussi facilement débusquée, peur qu'on les surprenne dans une situation fâcheuse.

Et, comme souvent chez Kimiko quand elle prenait conscience de ses peurs et inquiétudes, elle trouvait le moyen de rebondir dessus pour en faire quelque chose qui la ferait avancer. Kimiko tourna alors le dos à l'endroit d'où l'intrus était venu. Et si Kimiko n'avait que trop conscience du fait de ne plus pouvoir y jeter un coup d’œil craintif lui permettait de se rasséréner un petit peu plus, elle ne perdit pas de temps sur cette pensée et déclara en toute sincérité ce qu'elle ressentait à cet instant en regardant Hikari droit dans les yeux, d'un ton et d'un air plus que jamais déterminé.

"Oh et puis qu'importe ce que les autres peuvent en penser ou en dire. C'est toi que j'aime, Hikari-chan, et je pense que l'on ne devrait plus s'en cacher. Je ne veux pas non plus que tu cherches à me protéger des autres en prenant tout sur toi. Je veux affirmer haut et fort que c'est toi que j'aime, et j'en assumerai, moi aussi, ma part de conséquence. Et c'est tout ce qu'il y a à dire à ce sujet."

Clôturant manifestement le sujet d'un air déterminé et directif, il apparaissait soudainement clairement, sous les traits de la encore très frêle jeune fille qu'était Kimiko, la jeune femme qu'elle deviendrait. Celle qui devra diriger d'une poignée solide l'héritage des Ashiro, celle qui n'acceptera jamais qu'on lui marche sur les pieds - et qui coupera court à toute critique gratuite et stupide quant à sa manière d'agir. Une vraie meneuse d'homme, sans nulle doute.

Pourtant, à sa façon d'agir juste après - à sa façon de se tenir, sans doute, ou peut-être à sa façon de regarder Hikari - il apparaissait clairement qu'elle ne semblait pas encore totalement satisfaite de son intervention. Il apparaissait clairement qu'elle aurait souhaité réussir un coup d'éclat pour mettre un point final à cette conversation, d'accompagner la parole par le geste. Mais elle n'agissait pas pour autant. Et la raison était évidente : du fait de sa terrible inexpérience en la matière, elle ignorait quel geste, quelle action pourrait être acceptée par Hikari. Kimiko, cela paraissait évident, ne savait pas vraiment comment agir sans que cela paraisse ou une réaction trop faible qui aurait paru ridicule par rapport à ses propos, ou une réaction trop forte qui aurait dépassé ce qu'Hikari était prête à lui offrir sur le moment. Aussi Kimiko restait plantée là, comme au bout d'une phrase en suspend, cherchant désormais, manifestement, la meilleure manière d'agir face à cette nouvelle situation.

Hikari Amakusa Diva

Hikari restait penchée au dessus du visage de Kimiko, lui adressant un sourire amoureux et doux -de sorte à rassurer sa cadette-, attendant que cette dernière se décide à enfin l'embrasser, à faire le premier pas, à devenir actrice dans leur relation et non pas juste une poupée passive qui se laisserait manipuler sans un mot. Non...si tel était le cas, la Rimoise ne le supporterait pas! Elle ne voulait pas d'une histoire où elle ne ferait que manipuler sa camarade. La regardant avec sérieux, tentant de distinguer dans ses iris noirs une lueur qui lui permettrait de définir ce que ressentait la Miatroise à ce moment précis, elle sursauta soudain en entendant son cri pour vivement faire volte-face, curieuse de savoir ce qui avait tant effrayé sa camarade. Elle n'eut le temps que de percevoir une forme brune s'enfuir à travers les branchages, visiblement affolée par le hurlement aigu qui venait de pourfendre le silence de la clairière. Etait-ce...non, ce n'était pas l'une de ses curieuses de Spica qui épiaient sans cesse les autres pour ensuite pouvoir s'en moquer. Un animal? Oui, la piste était déjà plus probable.

S'excusant de s'être ainsi affolée pour un chevreuil -c'était donc bel et bien un animal-, la première année resta un instant silencieuse, son visage fermé en une moue contrariée, perdue dans ses pensées. La brunette ressemblait désormais à une statue de chair que rien ni personne ne semblait pouvoir faire bouger, qu'importe la force de sa volonté. Aussi son aînée la laissa se perdre dans les méandres de son esprit, la regardant attentivement raisonner, ne pouvant se lasser d'un tel spectacle: cette expression peinte sur son minois encore enfantin, ces yeux brillant d'intelligence noyés dans un flot d'incertitude...bien qu'il ne soit pas plaisant pour la Rimoise de voir son amante dans un tel état de doute, elle devait bien avouer que ce que lui renvoyaient ses yeux la fascinait, tout comme les nombreuses facettes qui faisaient de Kimiko un être si différent des autres.

Hikari s'apprêtait à se retirer, bien consciente que sa cadette était trop troublée pour répondre à sa précédente demande lorsque la petite demoiselle vint la fixer d'un air déterminé, la stoppant nette, déclarant d'un ton assuré et convaincu que peu lui importait ce que les autres filles pouvaient bien penser ou raconter sur elles. Elle enchaîna en avouant qu'elle trouvait désormais inutile de se cacher aux yeux des autres et surtout qu'elle ne souhaitait en aucun cas que la Rimoise la défende en prenant tout sur elle. Bien évidemment, cette demande laissa muette de stupeur son interlocutrice...pour elle, c'était presque aussi naturel que de respirer de protéger sa chère compagne et pourtant, en y réfléchissant une seconde fois, elle réalisa que ce n'était pas la meilleure façon de faire pour rendre Kimiko vraiment active dans leur relation. Non, bien au contraire, en agissant de la sorte, elle ne ferait que l'infantiliser, que la traiter comme une enfant plutôt qu'une femme, la femme qui se dressait fièrement devant elle pendant qu'elle lui exposait de but en blanc toutes ses pensées.

Sa cadette acheva en affirmant qu'elle assumerait les conséquences de cette relation que sans doute bien des personnes se hâteraient à critiquer, à lapider en ricanant, déclarant fermement en guise de point final que c'était tout ce qu'elle avait à dire à ce sujet. Ne souhaitant pas aller contre cette décision de clore la discussion, Hikari se contenta simplement d'esquisser un sourire, fixant sans un mot la future chef de famille des Ashiro, voyant sans aucune difficulté la future jeune femme que sa compagne deviendrait par la suite. Forte, sure d'elle, ferme, bien que ses yeux lui renvoient encore l'image d'une demoiselle innocente et peu sure d'elle. A cette vision contradictoire, la Rimoise étouffa un rire avant de venir caresser avec tendresse les cheveux de la première année:

"-Eh bien, quel caractère, toi! Je m'incline, Ashiro-sama! Tu as raison sur toute la ligne!"

Elle accentua ses plaisanteries d'un rire joyeux, un large rictus traversant ses pommettes avant de venir enlacer sa cadette, frottant sa joue contre la sienne en ronronnant de plaisir, comme un chat se frottant à son coussin préféré, avant de faire doucement basculé ce corps fragile sur l'herbe tiède,s'appuyant sur ses coudes pour que son visage reste à bonne distance de celui de sa camarade, de sorte à ce que cette dernière ne se sente pas effrayée par ce soudain rapprochement:

"-Je te sens un peu....inquiète non? Quand tu as terminé de parler, j'avais l'impression que tu n'étais pas satisfaite, que tu cherchais une façon de... clore la discussion d'une manière moins formelle... est-ce que tu as peur?"

Elle se redressa lentement, repoussant sa chevelure ébène dans son dos pour dégager son visage radieux:

"-Je peux comprendre...c'est ta première relation, tu dois être un peu perdue. Je suis bête de ne pas y avoir pensé....je dois t'effrayer à être aussi pressante..."

Réalisant cela, elle se retira lentement, marquant une légère distance en souriant, cachant sous ce masque lumineux sa tristesse. Elle avait été bête de tant presser sa compagne, elle n'avait même pas pris en compte de l'innocence de sa cadette à ce sujet, de son oeil neuf sur leur relation, elle réagissait comme avant, comme lorsqu'elle était en couple avec Yuuki. A cette époque, elle pouvait laisser libre court à ses sentiments, elle pouvait sans nul mal lui sauter au cou, l'embrasser...et plus encore. Mais avec Kimiko, c'était différent. Et Hikari le réalisait peu à peu, au fil du temps.

"-Mais ne t'inquiètes pas, je ne serais plus aussi tactile... ne t'inquiètes pas...d'accord?" conclut-elle en riant timidement, tentant de faire bonne figure, essayant de ne pas montrer à son interlocutrice son désarroi

Kimiko Ashiro Connaissance

Au début, le rire de réponse d'Hikari à sa déclaration surprit Kimiko. Se moquait-elle donc d'elle? Sa déclaration portait-elle donc à rire? Mais, peu à peu, Kimiko comprit. Non, elle ne se moquait pas d'elle, elle se contentait de désacraliser la situation. De les renvoyer au moment présent, à savoir deux jeunes filles en train de passer du temps ensemble au fond du bois. Tant et si bien qu'Hikari trouva le moyen de la surprendre à nouveau, en la renversant en arrière, s'appuyant presque sur elle, la dominant de tout son corps, tout en continuant à venir la titiller doucement avec son humour. Humour, qui, malgré tout, se transforma petit à petit en malaise. Malaise que Kimiko ressentait face à cette situation - elle en arrivait presque à douter du réalisme de ses propos précédents - puis malaise dans le regard d'Hikari, quand celle-ci s'éloigna doucement d'elle, en se morigénant ouvertement sur son propre comportement vis-à-vis d'elle.

Kimiko se sentait terriblement embarrassée. Au lieu d'améliorer la situation, elle s'apercevait que, par son indécision face à la possibilité de faire une bêtise, Hikari venait de s'éloigner d'elle. Ce qui n'était pas du tout le but recherché, bien au contraire. Aussi, c'est presque avec un gémissement de désespoir qu'elle interpella Hikari, avant qu'elle continue de développer des pensées aussi négatives.

"Non! Attends..."

Se forçant alors à se redresser légèrement, jusqu'à se glisser jusqu'à Hikari, Kimiko, une fois arrivée, se mit à rougir et à se tordre légèrement les doigts d'embarras.

"Non... Ce n'est pas ça du tout... Au... Au contraire... Je... Je pense qu'il vaudrait mieux... Enfin... Se rapprocher vraiment... Tu vois...?"

Déglutissant avec peine, Kimiko avoua alors tout simplement, honteuse.

"Je... J'ai juste peur de faire mal. Je ne sais pas trop vraiment comment m'y prendre..."

Levant alors une main légèrement fébrile vers Hikari, elle vint doucement lui caresser les cheveux, puis la joue et le cou, avant de descendre doucement le long de ses hanches.

"Tu vois... Dois-je continuer ainsi, ou dois-je m'arrêter...? Ou dois-je, au contraire... Etre plus... Enfin... Précise... Dans mes envies...?"

Sur ceux, sa main, qui restait très légère, se mit à s'appuyer de manière plus nette sur la hanche d'Hikari, avant de s'égarer un instant sur son fessier, de s'égarer sur la cuisse d'Hikari, avant de remonter jusqu'à son ventre.

"Dois-je même... Oser des choses... Jusque-là interdites...?"

Et, sur ce, sa main qui s'était contentée de caresser en surface la hanche et la jupe d'Hikari, se retrouva soudainement en train de caresser la cuisse d'Hikari au-delà de sa tenue, se glissant presque au contact direct de sa peau. Puis, tout doucement, Kimiko continua à murmurer doucement quelques mots pour exprimer son trouble.

"De même... Dois-je me montrer entreprenante dans mes baisers? Dois-je juste les attendre... Te proposer simplement quelques baisers... Ou... Venir me coller tout contre toi dans une étreinte douce et charnelle qui nous emporterait peut-être au-delà...?"

Déniant doucement de la tête, Kimiko ajouta lors doucement.

"Je crois que j'ai des inquiétudes sur cet au-delà... Qu'à partir d'une certaine limite, plus rien ne pourra être retenu. Il sera impossible de revenir en arrière."

Inspirant profondément en elle, Kimiko finit par ajouter alors doucement encore quelques mots.

"J'ai simplement peur de plonger vers cet inconnu. Mais j'ai tord. Il faut du courage pour avancer dans les ténèbres, certes, mais la lumière peut être au bout. Et cela vaut mieux que de rester éternellement à l'entrée avec ses regrets. Aussi, Hikari... J'espère que tu ne m'en voudras pas si je fais des erreurs."

Et, sur ce, Kimiko se tendit doucement vers Hikari, se tendant de tout son long, plongeant littéralement sur elle, sollicitant son étreinte, son corps contre le sien, sollicitant le besoin de s'allonger tout contre elle... Sollicitant ses douces lèvres, qu'elle tentait désormais d'embrasser sans la moindre hésitation.

Hikari Amakusa Diva

A la vue du regard attristé et désespéré de sa cadette, Hikari se sentit immédiatement mal à l'aise: avait-elle été trop directe? Avait-elle mal choisi ses mots? Elle ne voulait pas la voir aussi abattue, ça lui faisait de la peine et en même temps, elle se sentait soulagée d'avoir avoué à sa compagne ce malaise qu'elle ressentait parfois en sa compagnie. Elle ne désirait pas le garder enfoui en elle pour qu'un jour il ressorte telle une bête sauvage hors de sa cage pour se ruer sur sa cible.
Dans un soupir plaintif, la Miatroise vint se glisser jusqu'à elle, lui demandant d'attendre tout en rougissant fortement, se tordant les doigts avec embarras avant de balbutier difficilement qu'elle souhaitait plutôt se rapprocher d'elle plutôt que de prendre ses distances comme la brunette l'avait précédemment proposé. Ce changement radical de comportement laissa sans voix son interlocutrice, qui ne savait que dire, que penser. Ne sachant que répondre, elle se contenta de rester muette, attendant que son amante s'explique, ce que cette dernière ne tarda pas à faire. Bredouillant difficilement, la demoiselle se mit à se justifier, lui avouant honteusement qu'elle craignait de faire un geste déplacé, de mal s'y prendre pour ensuite venir faire glisser ses doigts dans la marée noire que formait ses cheveux, les faisant ensuite courir le long de sa joue blanche, dans son cou pour finir au niveau de ses hanches.

Ses caresses, bien que pures et encore mal assurées, eurent l'effet d'un véritable électro-choc pour la Rimoise. Celle ci sentit de suite ses pommettes s'empourprer, brûlantes comme un brasier mais aussi une curieuse chaleur venant de son bas ventre, une chaleur qu'elle ne connaissait que trop bien pour l'avoir déjà ressentie auparavant: ce contact lui faisait un véritable effet, elle avait l'impression d'en avoir toujours eu besoin et maintenant qu'elle pouvait goûter à la douceur de la paume de Kimiko, elle se sentait comme sur un petit nuage. De fait, lorsqu'à nouveau Kimiko reprit la parole, elle eut un mal fou à retenir un sursaut de surprise et se força à retourner dans le monde réel pour entendre ce que sa compagne avait à lui dire. Celle ci lui demandait si elle devait s'arrêter ou au contraire continuer, si elle se devait d'être plus précise quant à ses envies et ses pensées. Tout en disant cela, sa main vint doucement caresser sa cuisse, ne se contentant plus de la douceur du tissu composant son uniforme, faisant d'avantage s'empourprer les joues de celle à laquelle cet acte tendre s'adressait.

A nouveau, un frisson parcouru Hikari qui ne parvenait pas à répondre à ces douces attentions, craignant de faire un seul mouvement, un seul geste: qui sait si Kimiko ne prendrait pas peur et briserait tout contact, le réduisant au simple statut de rêve? Elle ne le supporterait pas, vraiment pas!
Se reprenant, adressant un sourire doux à sa cadette qui semblait si emplie par d'un désarroi dévorant et qui l'interrogeait sur la façon dont elle devait l'embrasser, l'étreindre et même si elles pouvaient se permettre d'aller au delà, elle vint doucement poser sa main sur celle de sa compagne. Puis vint le moment où la Miatroise évoqua cet "au-delà", les craintes qu'elle avait à ce sujet, des craintes qui renvoyèrent sans nul mal la brunette à ses propres frayeurs des mois auparavant, quand elle l'avait fait avec Yuuki. Elle aussi à cette époque, elle craignait de voir sa relation évoluée jusqu'au point de non retour,de sauter ce grand cap dans sa vie, de regretter ces actes...et la Spicoise avait réussi sans nul mal à la rassurer: "Rien ne changera entre nous, au contraire, cet acte ne fera que renforcer notre relation et les sentiments que nous avons l'une pour l'autre.". De simples mots aux oreilles de certains, une véritable bénédiction pour Hikari.

"-Je sais, c'est effrayant de plonger dans cet inconnu, je te comprends parfaitement pour l'avoir vécu. Mais tu sais, tu ne dois pas avoir peur de plonger dans les ténèbres...comme tu dis, il faut avoir du courage pour se laisser absorber par l'inconnu mais je sais que tu en as assez pour supporter cette épreuve."

Lorsqu'elle entendit Kimiko lui demander si son aînée ne lui en tiendrait pas rancune si elle faisait des erreurs, la Rimoise ne pu s'empêcher de rire, lui caressant doucement la tête:

"-Comment pourrais-je t'en vouloir? Bien sur que non, je ne te ferais pas la tête si tu fais une erreur, c'est normal. Moi aussi, au début, j'en faisais pleins! Et pour ce qui est de faire l'amour, tu ne dois pas craindre que cette étape change tout entre nous. Je pense même que ça renforcera notre relation, nos sentiments l'une pour l'autre."

Consentant à l'invitation de sa cadette, elle vint l'étreindre avec tendresse lorsque celle ci vint plonger sur elle pour ensuite poser avec douceur ses lèvres sur les siennes. L'une de ses mains vint s'égarer sur son dos, descendant le long de son épine dorsale pour se caler sur ses hanches, l'autre caressant la chevelure soyeuse de Kimiko. Puis sans se presser, elle vint retirer le lien qui maintenait hauts ses cheveux, les laissant retomber sur les épaules de son amante pour venir glisser ses doigts dans cette rivière sombre. Depuis qu'elle la connaissait, Hikari n'avait jamais eu l'occasion de voir sa cadette avec les cheveux lâchés et bien sûr, cette vision ne fit qu'accentuer ce désir qui grandissait en elle: elle était magnifique et sans sa queue de cheval, elle avait l'air si libre, loin du poids de son héritage, de ses craintes.
Se détachant, elle vint longuement observer la Miatroise, lui caressant la joue, une joue qu'elle trouvait brûlante contre sa paume froide avant de lui sourire:

"-Nous irons à ton rythme mon amour, ne t'inquiètes pas. Et n'hésites pas à laisser parler ton corps et ce que te dicte ton coeur, pas ta raison. Si tu veux me toucher, te montrer plus entreprenante, tu peux. Et si quelque chose me gène, je t'arrêterai d'accord?!"

Tout en disant cela, elle vint poser son front contre le sien pour de nouveau l'embrasser, ses lèvres s'activant avec une passion non contenue sur les siennes, continuant de caresser sa tète et son dos. Sa langue vint doucement caresser les deux lignes de chair charnues, tentant de se frayer un passage dans la bouche de sa compagne, ses mains s'égarant sur les formes de la plus jeune, les couvrant de caresses .
Ca y est, elles étaient de nouveau retournées dans leur bulle, loin de toute réalité, dans un monde où seules elles deux existaient et plus elle la touchait, et plus Hikari sentait en elle la fièvre monter, de même pour ce feu qui brûlait pour Kimiko de plus en plus fort dans son bas ventre. Si elle s'écoutait, elle laisserait tout ce désir s'exprimer mais ne souhaitant pas effrayer sa cadette, elle se contentait de rendre leurs baisers plus forts, plus appuyés, plus...osés peut-être?

Kimiko Ashiro Connaissance

Se laissant alors rapidement débordée par ses émotions, Kimiko se mit à devenir de plus en plus fébrile, d'autant plus qu'Hikari lui rendait son étreinte, lui rendait ses caresses, lui rendait ses baisers. Elle en était au point d'avoir du mal à garder un fil de pensée raisonnable, qui se résumait de plus en plus comme une toute petite voix, de plus en plus brouillée, de plus en plus lointaine et embrouillée, qui la mettait en garde et qui l'appelait à la retenue. Et plus cette petite voix, s'atténuait, plus Kimiko se montrait entreprenante. Ainsi, c'est à peine si elle s'aperçut qu'Hikari lui avait, pour la première fois, détachée ses longs cheveux qu'elle avait toujours jusque-là maintenu dans une coiffure à la fois traditionnelle et moderne, les laissant descendre sur ses épaules et recouvrant même en partie le corps d'Hikari. Kimiko ne perdait pas non plus un empans de terrain sur les baisers d'Hikari, les lui rendant avec systématiquement la même ardeur et le même désir. Quand la langue d'Hikari se présenta sur ses lèvres, Kimiko n'hésita pas longtemps avant de venir lui offrir la sienne, les laissant s'emmêler avec ardeur et, au moins au début, une certaine maladresse.

Et si Hikari, elle le sentait bien, vibrait doucement en-dessous d'elle-même, l'ardeur de Kimiko, elle, l'impregnait complètement. Elle ne savait pas vraiment l'expliquer, mais tout son corps, et en particulier son bas-ventre, sa poitrine, ses épaules et ses cuisses, brûlaient d'une envie terrible de sensation, de toucher, de caresses, comme si cela pouvait les en soulager. Et ce désir était telle que ses pensées embrumées lui laissait supposer que le corps d'Hikari réclamait lui aussi de telles caresses, des caresses qu'elle lui adresserait à elle aussi.

Sans même se rendre vraiment compte de ce qu'elle était en train de faire, les mains de Kimiko se promenait sur le corps d'Hikari, cherchant à la débarrasser de son uniforme. Alors qu'elle-même, et la petite voix grésillante dans sa tête ne faisait que le lui faire remarquer, ne serait pas capable d'un tel geste : celle de se déshabiller sous les yeux de quelqu'un. Pas encore, du moins. Oh, ciel, en serait-elle capable pour faire plaisir à Hikari? Cette pensée, qui tourbillonna un instant dans la tête de Kimiko, ralentit à peine les mouvements des mains de Kimiko qui tâtait, explorait, soulevait tout ce qu'elle pouvait dans cet instant d'étreinte fougueuse, avant de s'éteindre d'elle-même dans la brume.

Hikari Amakusa Diva

A son grand soulagement, alors qu'elle tentait d'entrer avec douceur dans la bouche de sa cadette, celle ci y consentit sans nul mal, offrant même à la langue d'Hikari une valse passionnée et fougueuse que la brunette apprécia, sentant ses joues rougir de plus en plus et son coeur battre avec plus de force encore dans sa poitrine. Ses idées se brouillaient de plus en plus, devenant complètement floues, la voix de sa raison -qui lui criait de cesser, que l'endroit, le moment était mal choisis- se faisait de plus en plus faible, de plus en plus lointaine, laissant le coeur de la Rimoise décider, laissant son désir se faire de plus en plus fort, de plus en plus ardent. La chaleur qui brûlait dans son bas ventre s'accentua à mesure que la première année caressait sa langue avec la sienne, ses joues, sa mâchoire, le sentiment de joie et d'excitation qui l'habitait depuis qu'elle avait retrouvé sa chère amante se faisant plus fort, plus dévorant, l'emplissant toute entière pour ne faire d'elle qu'une femme passionnée, une amante fougueuse.

Elle eut un soudain sursaut en sentant les doigts de sa cadette s'accrocher à son gilet, son uniforme pour tenter de l'en débarrasser, se frayer un passage sous ses vêtements pour explorer chaque parcelle de son corps. Kimiko...la touchait? Vraiment? La Rimoise eut besoin de faire appel à tous ses sens pour s'assurer que cet instant était bien réel, que ces caresses que lui prodiguait sa cadette ne se limitaient pas au domaine du rêve, qu'elle n'était pas en train de tristement fantasmer et de se faire des films. Non, elle ne rêvait pas, non elle ne se laissait pas dominer par ses fantasmes...tout ceci était bien réel, tout comme ses pulsions affectives qu'elle tentait de contrôler depuis des jours afin d'éviter de faire peur à son amante. Et là, enfin, elle pouvait les laisser s'exprimer, les caresses de son amie étaient pour elle l'accord qu'elle attendait depuis longtemps.
Doucement, elle vint accentuer ses caresses, faisant glisser l'une de ses mains sous la longue jupe noire de sa compagne pour aller cajoler ses cuisses -évitant volontairement de remonter ses doigts jusqu'à sa culotte de peur que sa cadette ne s'effraie-, les effleurant avec douceur.
A nouveau elle vint dévorer les lèvres de la première année, savourant le goût délicieux de cette peau douce et veloutée tandis que son autre main vint doucement effleurer ses seins encore enfermés dans son uniforme terne. Tout allait vite, très vite.... aussi, brisant le baiser, elle plongea ses yeux dans ceux de la Miatroise pour tenter de distinguer une lueur, un signe lui permettant d'aller plus loin. N'en trouvant aucun, ayant même l'impression que son vis à vis était dépassé par la situation, elle lui demanda alors d'une voix tremblante trahissant la crainte et la passion qui l'animaient:

"-Kimi-chan, je... Arrêtes moi! Si tu ne veux pas que je te touche, que j'ailles plus loin... arrêtes moi maintenant."

Elle la regardait avec un air inquiet, craignant d'être allée trop loin, n'osant plus bouger:

"-Sinon je risque de commettre l'irréparable... et je ne veux pas faire ça...contre ton gré."

Elle poussa un soupir à fendre l'âme, son imagination lui renvoyant toute sorte d'images qui ne faisaient que l'empourprer d'avantage non pas de gène mais de plaisir.

Kimiko Ashiro Connaissance

Si Kimiko se laissait emporter dans ses caresses, arrivant, bon gré, mal gré, à ses fins, c'est à peine si la petite voix dans sa tête l'avertissait qu'Hikari commençait à lui rendre un traitement assez similaire au niveau de ses caresses. En particulier parce que cette petite voix était complètement écrasée par les sensations, les émotions et le plaisir qu'Hikari lui procurait au travers de ses simples petites caresses, de son désir qu'elle ressentait au travers de ses paumes et de ses doigts. Désir qu'elle partageait pleinement et entièrement, plaisir qui, au lieu de s'affaiblir et de se soulager comme elle l'avait pensé au départ, ne faisaient que s'accroître doucement, encore et encore, la poussant à en vouloir plus, encore et toujours plus.

Pourtant, brusquement, Hikari s'arrêta et lui parla d'une voix qui était proche de la panique. Elle utilisait des mots qui lui apparaissaient abrupts, violents, l'incitant à arrêter toute chose séance tenante, sans que Kimiko, à cet instant, ne comprenne réellement pourquoi. Pour Kimiko, l'arrêt fût d'une telle brutalité qu'elle ne pu s'empêcher de se détacher d'Hikari pour s'accroupir un peu plus loin, sans pouvoir la regarder, comme si celle-ci venait, tout simplement... De la rejeter. Etait-ce vraiment ce qu'elle ressentait? Non, c'était plus compliqué que ça. C'était à la fois une sensation de chaud et de froid qui se rencontrait brutalement en elle. Une sensation chaude de désir, de besoin, de frustration de ne plus sentir l'ensemble de son corps recevoir une sensation satisfaisante et enivrante. Une sensation de froid, de gêne de sentir le plaisir et le besoin continuer à refluer en elle, de mortification de s'être vu rejetée ainsi, et, tout simplement, du froid extérieur à elle-même lié à son isolement soudain, comme si elle prenait soudainement conscience qu'elles étaient dehors, en pleine forêt, exposée au froid. Il faisait si froid, si soudainement. Au point que Kimiko ne put s'empêcher de frissonner brusquement, se serrant elle-même dans ses bras.

"J... J'ai froid..."

Ses paroles la surprirent. Etait-ce bien des sanglots soudains qu'elle entendait dans sa voix? Elle ne s'était même pas aperçue, l'esprit encore tourmentée, que ses yeux s'était mis à pleurer deux-mêmes. Et pourtant, même cela, ne semblait pas avoir d'importance : elle avait surtout froid. Très froid. Si froid...!

Encore grelottante, Kimiko essaya alors de se regretter, tout en sentant ses jambes s’arque-bouter sous elle. Elle ne contrôlait même plus son corps, et pourtant elle ressentait le besoin de disparaître, de cacher sa honte aux yeux d'Hikari, pour qu'elle ne la voit pas en cet état. Aussi, tout en trébuchant, Kimiko fit l'effort de se relever, tout en continuant à tourner le dos à Hikari. Et, toujours de sa voix sanglotante qu'elle ne maîtrisait pas non plus, elle essaya de s'expliquer de son mieux auprès d'Hikari.

"Gomen... Gomen-nasaï, Itoshii-chan... Je... ... Je ne te mérite pas, je crois bien!"

Et Kimiko, avec un effort immense, commença à essayer de se mouvoir - et essayer était bien le mot. A peine avait-elle esquissé un pas qu'elle s'effondra à nouveau à genoux, comme trop faible pour se soulever d'elle-même. Sa tête, les sensations qu'elle ressentait encore dans l'ensemble de son corps, la tourmentait et lui donnait la nausée. Elle ne comprenait pas ces sensations qui se bousculaient en elle avec une telle force, et tout son corps continuait à en trembler, comme prise de fièvre.

Contenu sponsorisé

» Tenshi no Uta [PV Kimiko]
» Une rencontre intéressante [Pv : Kimiko]
» Yoru no tea party [PV Kimiko]
» Quand Ebisu s'ennuie... [PV Kimiko]
» [ ADMISE A ST-MIATRE ] Kimiko Ashiro

A l'abri des regards [PV Kimiko]

A l'abri des regards [PV Kimiko]

Sujets similaires

Sujets similaires