La jeune Spicoise à l'allure androgyne sortait des écuries où elle avait passé quelque temps en compagnie de son cheval Lancelot. Le fier destrier était très en forme en ce moment malgré son âge avancé et c'est avec lui que la demoiselle participerait, au festival d'automne qu'organisait Astrea.
Beaucoup de personnes et notamment des filles vu que les garçons étaient interdits dans l'enceinte du campus, pour le plus grand bonheur de certaines jeunes filles, viendront voir ce que les différents clubs des différentes écoles auront préparé.
Hime avait été désigné pour représenter avec quelques autres filles de Spica le club d'équitation. Certaines filles s'étaient portées volontaires mais la demoiselle qui n'aimait pas se donner en spectacle et surtout parce qu'elle était assez timide face à trop gens, qui ne la quitterait certainement pas des yeux.

Mais malgré cela, la Spicoise allait le faire, après tout si on lui avait demandé c'est qu'elle était capable de le faire. Et puis malgré son jeune âge, l'androgyne était une cavalière hors pair.
Après être sorti des écuries, Hime se dirigeait vers la résidence Strawberry pour rejoindre sa chambre. La jeune demoiselle avait fait tout ce qu'elle avait à faire aujourd'hui et maintenant elle ne savait pas quoi faire, alors elle c'était décidé à passer du temps dans sa chambre pour se reposer un peu. Quand Hime entra dans la résidence elle se fit sauter dessus par une des filles qui la collaient depuis plusieurs semaines déjà, la demoiselle soupira intérieurement car depuis l'incident de la piscine, les jeunes premières années se faisaient de plus en plus collantes envers la cavalière.

En essayant gentillement d'expliquer à la première année qu'elle avait envie d'être seule, la pauvre Hime se heurtait à un mur, la jeune fille ne comprenait pas et continuer de coller la cavalière qui commençait à en avoir vraiment marre, elle ne pouvait plus faire un pas pour aller dans sa chambre.
La demoiselle se dégagea d'une manière peu brusque pour ne pas faire mal à la première année en lui disant clairement qu'elle avait envie d'être seule, puis avant que la jeune fille ne put répondre, Hime partit d'un pas décidé sans chercher à se retourner.

La demoiselle passa alors devant la salle de réunion et entendit un bruit sourd se cogner contre la porte. La jeune cavalière s'approcha de la porte, elle posa son oreille sur la porte et entendit quelqu'un chanter. Sans attendre davantage, l'androgyne poussa doucement la porte et entra dans la pièce avec discrétion, elle ne voulait pas perturber la demoiselle qui était en train de chanter et danser. En regardant un peu mieux, Hime reconnut Hikari, la jeune Rimoise avec qui elle c'était très vite liée d'amitié.

Sans déranger la troisième année, la demoiselle resta debout dans l'encadrure de la porte à regarder son amie chanter et danser. L'androgyne était stupéfaite par la performance de son amie, elle était élégante et gracieuse et avait une très jolie voix. Si bien que quand Hikari eut fini sa démonstration, Hime n'eut pu s'empêcher de l'applaudir en faisant un très grand sourire.

Apparemment la présence de la Spicoise avait mis mal à l'aise la Rimoise, qui était extrêmement gênée si bien que les joues de cette dernière virèrent au rouge. Pourtant elle n'avait pas à l'être, la demoiselle avait trouvé que la danse de son amie avait été parfaite. Certes ce n'était pas une experte de danse, mais pour elle, Hikari n'avait fait aucun faux pas. La troisième année salua sa cadette avec un ton gêné et en lui demandant si elle l'avait vu.
Hime esquissa un sourire, si elle avait applaudi c'est qu'elle avait vu la prestation de son amie qui se rendit compte que sa question était un peu inutile, et les joues de celle-ci devinrent encore plus rouge que précédemment.

L'androgyne était quelque peu amusé par la situation, mais loin de là l'idée de se moquer de son amie, d'ailleurs il n'y avait pas de raison. Elle avait parfaite, sinon la demoiselle ne l'aurait pas applaudie. De plus, Hime serait incapable de faire cela, la pauvre n'était pas très douée pour la danse et pour le chant, elle avait hérité d'un côté plus sportif.
La troisième année s'excusa en disant à sa cadette qu'elle ne voulait pas qu'elle voit sa prestation car elle n'était pas assez parfaite et qu'elle n'était pas une très bonne danseuse.
La Spicoise la regarda avec un air surpris. Sa danse n'était pas parfaite ? Elle n'était pas une très bonne danseuse ? Apparemment la Rimoise n'avait pas une très grande objectivité envers elle.
Hime s'approcha alors de son amie et lui dit avec un grand sourire :

«Tu es trop modeste avec toi Hikari-chan. Moi au contraire j'ai trouvé que ta danse était parfaite. De plus tu étais très jolie et très élégante.»

Les paroles de l'androgyne étaient sincères et elle espérait que la Rimoise les prendrait en compte. Après on était toujours peu satisfait de nous-même, on voudrait toujours faire mieux, même quand on sait que ce que l'on a fait était parfait. C'était dans la nature humaine voilà tout. Alors c'est pour ça que de temps en temps, on a besoin de quelqu'un qui nous dise que ce que l'on a fait était bien et qu'on ne pouvait pas faire mieux. Et c'est ce que faisait en ce moment la jeune Hime pour son aînée.
La Spicoise reprit alors :

«Et je ne dis pas ça juste parce que tu es mon amie, je le dis parce que je le pense vraiment.»

L'androgyne avait précisé cela pour que la Rimoise ne pense pas que les belles paroles d'Hime étaient justes parce qu'elle était son amie. Si la demoiselle se serait retrouvé dans cette salle avec Hikari et qu'elle ne la connaîtrait pas et qu'elle aurait assisté à la prestation, la Spicoise aurait réagi tout pareil.
D'ailleurs elle ne comprenait pas, pourquoi certaines filles faisaient les hypocrites avec leurs amies, cela ne servait à rien, ça ne les aidait pas au contraire. Pour la jeune fille, une amie te disait aussi ce que tu faisais de mal et savait reconnaître tes défauts et t'arrêter quand tu faisais quelque chose qui ne fallait pas. Malheureusement toutes les filles ne voyait pas cela comme ça. Enfin bref, ce n'était pas vraiment le moment de penser à ça.
Hime regarda alors Hikari et lui dit avec un grand sourire :

«Et ce kimono te va à ravir. Tu es toute mignonne dedans.»

La demoiselle hocha la tête quand son amie lui demanda si elle le trouvait vraiment, puis elle continua en disant qu'elle aimait bien, qu'elle le trouvait ravissant et qu'heureusement le club de théâtre de Miatre avait bien voulu donner les Kimono au club de Yosakoï, sinon les membres auraient obligé de danser en uniforme scolaire.
C'est sur que le kimono rendait la danse plus élégante qu'elle ne l'était déjà, et que cela faisait un plus pour l'esthétique de cette dernière. Mais la Spicoise était sure que si les jeunes filles auraient dû danser en uniforme, le spectacle aurait tout aussi plaisant.

Après tout la danse était un sport très élégant, très esthétique et très beau à regarder, dans n'importe quelle tenue. Enfin dans presque toute. Hime ne s'imaginait pas du tout danser dans sa tenue d'équitation et encore moins dans sa tenue de tennis, cela ne serait en aucun cas très beau à regarder. Et puis l'androgyne ne savait pas danser non plus et elle ne se sentait pas assez belle et élégante pour pratiquer ce sport.
Pourtant elle avait quelques amies de Spica qui c'étaient inscrites dans le club de danse moderne, et elles avaient proposé à la jeune demoiselle de venir s'inscrire. Mais la Spicoise avait tout de suite refusé, elle ne voulait pas se couvrir de ridicule auprès de ses camarades. Elle était bien plus à l'aise sur son cheval à passer du trot au galop et à frapper dans des balles de tennis, qu'en essayant de faire des enchainements de pas sans aucune grâce.

La Rimoise sortit donc la jeune Hime de ses pensées, en lui disant qu'elle avait hâte que son club participe à la fête de l'automne. Que ça allait être le moment de montrer ce que valait le club de Yosakoï. Puis elle continua en disant qu'elle avait surtout hâte de ce le festival ai lieu puis elle demanda à la jeune fille si elle aussi et si elle allait représenter le club d'équitation de St Spica.
Hime aussi était impatiente de voir Hikari ainsi que toutes les autres filles du club de Yosakoï montrer ce qu'elles savent faire. Et elle était sure que les personnes qui allaient venir profiter du festival vont elles aussi être charmées par cette représentation.
Et malgré quelques réticences au fait de devoir monter à cheval devant plein de personnes qui auront les yeux rivés sur elle, Hime était très fière de participer à ce festival et elle allait faire de son mieux.
La demoiselle répondit à son amie :

«Moi aussi j'ai hâte d'être à ce festival. L'année dernière je n'ai pas eu la chance d'y participer alors cette année je vais faire de mon mieux. Et je suis sure que beaucoup de personnes apprécieront la représentation du club de Yosakoï. Oui je vais représenter le club d'équitation avec quelques autres filles du club. Je dois avouer que je ne suis pas vraiment à l'aise devant plein de personnes, mais je suis très fière d'avoir été choisie pour participer.»

Après avoir dit cela l'androgyne s'assit à côté de son amie Rimoise qui venait de s'asseoir et de tapoter le siège voisin pour inviter sa cadette à venir s'installer auprès d'elle.
Quand la Spicoise fut assise, Hikari lui dit qu'elle était sûre que la l'androgyne devait être magnifique sur un cheval, qu'elle devait ressembler à un vrai prince. Puis qu'elle avait hâte de la voir en pleine démonstration.
A la fin de ses paroles, Hime sentit ses joues s'enflammer signe que des rougeurs venaient d'apparaitre sur ses joues. La cavalière n'était pas habituée à avoir de tels compliments, enfin si mais là c'était différent. Les compliments dit par son amie Rimoise était sincères. Non pas comme les compliments que se faisaient les Spicoises entre elles.
La jeune fille répondit donc en bafouillant légèrement :

«M..merci beaucoup Hikari-chan. Je serais très heureuse que tu viennes me voir. Et moi je ne manquerais pour rien au monde ta danse. Je suis sur que éblouiras tout le monde.»

L'androgyne de Spica esquissa un sourire face aux paroles de son aînée, cette dernière était très déterminé à assurer le spectacle devant une foule de spectateurs. Rien qu'en y pensant, la demoiselle aux cheveux courts ne put s'empêchait de sentir une angoisse monter en elle. Déjà que quand deux ou trois filles venaient la voir monter à cheval, elle ne se sentait pas à l'aise. Alors elle se sentirait encore moins à l'aise devant le regard de centaines de personnes voir même plus.
Mais Hime allait faire de son mieux, pour montrer l'élégance et la prestance du club d'équitation de St Spica, car après tout c'était un des clubs les plus prestigieux de l'académie. Et la Spicoise n'avait en aucun cas envie de déshonorer son club qu'elle adorait plus que tout.

De plus le fait d'avoir été choisie pour le représenter avec d'autres filles alors qu'elle n'était qu'en deuxième année, augmentait encore plus la pression mais aussi la fierté qu'elle ressentait, car ça n'arrivait pas à tout le monde.
D'ailleurs l'androgyne avait remarqué que pas mal de filles qui faisaient partie du club étaient très déçus de ne pas avoir été sélectionnée pour représenter le club alors que certaines d'entre elles c'était même porté volontaire. Mais ce fut Hime qui fut choisie alors qu'elle n'avait rien demandé et cela lui avait valu le regard plein de haine et de jalousie de la part de certaines de ses camarades.

Alors que la cavalière Spicoise était encore dans ses pensées, la porte de la pièce s'ouvrit sèchement et laissa place à une sœur qui apparemment n'était pas du tout ravie de voir les deux adolescentes dans cette pièce. Après avoir regardé les deux amies avec un regard à vous faire tout petit, la sœur déclara d'un ton sec que c'était une salle privée et qu'elles n'avaient par conséquent aucun droit d'être ici. Et que peu importe les raisons de leur présence en ces lieux, elles avaient toutes deux enfreint le règlement.
Puis la sœur s'en prit à la Rimoise en disant que ces temps-ci, la demoiselle se faisait pas mal remarquer et si cela continuait, la directrice serait contrainte de prévenir les parents de la Rimoise.
Quelques secondes après, ce fut au tour de la Spicoise de se faire réprimander par la sœur qui lui dit de ne pas se faire influencer par ses aînées, qu'elle était une élève studieuse et aimée de ses camarades.
Sans attendre davantage que la sœur ne continue son monologue, l'androgyne répondit :

«Je suis entrée dans cette pièce de mon plein gré, je suis venue ici en connaissance de cause. Je ne me suis fait un aucun cas influencer par Hikari.»

Et ce qui devait arriver, arriva, les deux jeunes filles furent punies. La punition consistait à nettoyer la cathédrale de fond en comble, car avec l'automne et la pluie, cette dernière se salissait plus vite. Et que ceci les ferait réfléchir sur leurs actes. Puis la sœur s'en alla en laissant les deux filles seules dans la pièce. Tout en étant dans le couloir, la sœur ordonnait aux deux jeunes filles de sortir de la salle et de se rendre au réfectoire.
Puis la Rimoise s'excusa auprès de la jeune Hime en lui disant qu'elle ne voulait pas lui attirer d'ennuies.

L'androgyne de Spica lui dit alors avec un sourire.

«Tu n'as pas à t'excuser, ce n'est pas ta faute si je suis punie. Après tout je suis rentré dans cette pièce parce que j'en avais envie et non parce que tu m'as forcé. C'est de ma faute si je suis punie.
Et puis il faut voir le bon côté des choses, nous sommes punies toutes les deux, comme ça nous pourrons passer une journée ensemble.»