L’enfer, oui c’était ce qu’était entrain de penser Ritsuko ainsi enfermée dans cette pièce avec pour seule compagnie la doyenne des nonnes et les membres du conseil étudiant de Spica. Encore une fois notre jeune camarade s’était faite remarquée et encore une fois elle se faisait réprimandée. Cette fois-ci, elle avait cependant dégradé du matériel de l’école, et si ses parents avaient déjà annoncé qu’ils paieraient pour les dégâts de leur fille, ils avaient également décidé que cette dernière devait être punie à juste titre. Et la punition qui avait été décidée était que Ritsuko allait devoir faire quelque chose pour l’école et toutes ses étudiantes. Et en cette fin de journée, elles étaient toutes réunies dans cette pièce afin de décider ce qu’il serait bon que Ritsuko fasse. Mais étant donné que cette dernière ne montrait aucune motivation et n’aidait aucunement à trouver un travail lui convenant, le débat stagnait et les discussions n’aboutissaient à rien.

« Yamada-san, j’ai entendu dire que tu avais des notes excellentes dans toutes les matières. »

Devant cette affirmation, Ritsuko leva un sourcil intrigué tout en fixant du regard la présidente de Spica. Elle se demandait où cette dernière voulait en venir étant donné que l’objet de leur présence ici était le fait de lui trouver une punition et non de faire un coup rendu de son bulletin scolaire. Dès lors elle s’abstenu de tout commentaire, mais nul ne doute que sa prise de parole avait attiré l’attention de toutes celles présentes dans la salle. La doyenne des sœurs demanda alors à la présidente où cette dernière souhaitait en venir, prenant une profonde inspiration mais tout en gardant le sourire, la présidente exposa son idée.

« Nous avons une étudiante qui éprouve des difficultés dans plusieurs matières, pourquoi Yamada-san ne lui donnerait pas des cours particuliers ? Cela lui permettrait d’occuper son temps de façon utile, tout en changeant un peu son image auprès des autres élèves. Yamada-san, tu n’es pas sans savoir que tu jouis d’une très mauvaise réputation dans cette école, il ne tient qu’à toi de pouvoir changer cela. »

Face à ce beau discours, Ritsuko détourna son regard de la présidente en s’abstenant délibérément de répondre. Car bien que la présidente avait raison, Ritsuko refusait de l’admettre, ne voulant pas reconnaître ses torts. Bornée comme elle l’était, il lui était tout simplement impossible d’être honnête, et encore plus impossible de montrer le moindre signe de faiblesse. Elle avait une fierté et un ego démesurés qui n’allaient pas plier aussi facilement que cela.

« C’est d’accord, cela me semble être une bonne idée. Ce sera également ta dernière chance, Yamada-san. »

La doyenne venait de s’exprimer en donnant par la même occasion son accord. Ritsuko qui n’avait pour habitude de se préoccuper uniquement d’elle-même, allait se voir obligée de jouer les professeurs particuliers. Devant un tel retournement de situation, notre jeune demoiselle aurait préféré obtenir une punition classique comme nettoyer la piscine de l’école. Mais non, les responsables du comité disciplinaire avaient fini par comprendre que ce genre de punition n’aboutirait à rien avec elle. Il lui fut alors annoncé qu’elle donnerait son premier cours le soir même dans la salle d’étude commune du pensionnat. Quelle plaie, Ritsuko avait bien envie de se défiler, mais cette fois-ci elle n’avait aucune échappatoire. Son père étant mis au courant de la situation, le risque que des sanctions plus lourdes tombent sur sa personne lui faisait baisser les yeux en signe de reddition.

Et donc le soir même, notre jeune demoiselle s’était rendue dans la salle commune de Strawberry, son élève n’était pas encore arrivée. Ritsuko se demandait bien quel genre de cas désespéré pouvait être cette fille pour en être réduite à l’avoir comme professeur particulier. Enfin cela ne serait au final que quelques heures de perdues au profit d’une inconnue, et puis aussi d’un autre côté comme le lui avait dit la présidente, ce n’était pas comme si elle avait une meilleure façon de passer son temps. Point positif de l’histoire, Ritsuko ne dut pas patienter longtemps avant que son élève n’arrive, car à peine dix minutes après son arrivée dans la salle que la porte s’ouvrait à nouveau dans un grincement peu discret.