Sayo observait autour d’elle, trouvant les lieux agréables et jolis. Elle était toute seule à arpenter l’allée, bordée d’arbres et espérait ne pas s’être trompée ni de jour, ni d’heure.
La jeune fille avait été transférée en cours d’année, ce qui n’allait pas lui faciliter la tâche, mais elle saurait s’adapter… elle n’avait pas le choix. Pour l’instant, elle cherchait le lieu où elle devait se rendre, pour informer les responsables de sa présence et qu’on lui indique quoi faire et où.

Sayo avait pris avec elle le strict minimum, un pyjama, de quoi s’entretenir, une photo de sa mère et d’autres affaires qui lui seraient utiles, le tout dans une petite valise qu’elle portait à la main et dans l’autre une feuille lui expliquant où se rendre et à qui elle devait s’adresser. Le problème c’est que c’était son père qui avait écrit et il ne s’était pas donné la peine d’écrire convenablement, empêchant la jeune fille à comprendre ne serait-ce qu’un mot.

Un peu nerveuse, la nouvelle étudiante cherchait désespérément une personne qui pourrait la renseigner, mais pour le moment il n’y avait aucune âme qui vivent et ne connaissant pas encore les lieux, elle ne savait pas où elle devait se diriger.

En regardant attentivement autour d’elle, elle vit la pointe d’un clocher dépasser du feuillage maigre des arbres et décida de prendre cette direction, en espérant trouver quelqu’un qui voudrait bien l’aider.

Il faisait encore froid, mais les rayons du soleil rendaient le temps agréable. Sayo était nerveuse et cherchant avec intensité une solution, une fois qu’elle fut arrivée aux pieds de l’église. Elle avait peur d’arriver en retard, ou de se perdre un peu plus au point où il faudrait plusieurs jours pour qu’on la retrouve.

Fermant un instant les yeux, elle tourna son visage vers le soleil, pour profiter de sa chaleur et du souffle du vent sur son visage, qui créait un agréable contraste de chaud et de froid. La jeune fille prit le temps de prendre deux inspirations profondes, pour regarder son calme, puis baissa la tête et sursauta lorsque quelqu’un l’interpella, alors qu’elle ne l’avait ni vue, ni entendu.

Ouvrant brusquement les yeux, Sayo ne vit tout d’abord rien, puisque le soleil avait posé sa marque contre ses paupières, qu’elle du cligner pour retrouver la vue et vit enfin qui lui parlait. Une brune souriante et polie, qui semblait plus âgée qu’elle et qui portait une fleur dans ses cheveux.
Le fait qu’elle se montre aussi polie avec elle, rassurait Sayo sur la réputation d’Astrea et la mettait un peu plus à l’aise.

Les joues un peu rosies par la surprise, Sayo tacha de répondre aussi poliment que son interlocutrice et commença par la saluer, en se penchant légèrement en avant.

« Bonjour, je m’appelle Sayo Nishimura et je viens d’être transférée à Astrea. Je suis censée me rendre au bureau administratif et de fourniture d’Astrea et ensuite à ma chambre je crois. Pourriez-vous me dire où se trouve ce bureau, s’il vous plaît ? »

Tout en parlant la jeune fille avait observé les grands yeux bleus de son interlocutrice, les trouvant jolis et expressifs.

Sentant le souffle du vent se glisser dans ses cheveux, Sayo regarde son interlocutrice s’approcher doucement, pour finalement lui proposer de l’accompagner jusqu’à la résidence. La jeune fille de 14 ans la remercie aussitôt, en s’inclinant respectueusement, puis la suis en observant les lieux avec attention, dans l’espoir de se repérer très vite et ainsi ne plus se perdre.
Elle était heureuse d’être tombée sur une personne assez gentille pour lui rendre service. Sa première matinée en ces lieux, commençait bien.

Tout en ce calant sur le rythme de son interlocutrice, Sayo remarqua le regard qu’elle lançait sur sa valise et s’attendit donc à la question qui suivi, en souriant gentiment.

« Je suis à Miatre, Mademoiselle. C’est gentil à vous merci, mais ça ira. »

La jeune étudiante s’inclina à nouveau légèrement pour la remercier de sa sollicitude, mais vraiment, elle ne trouvait pas sa valise lourde, ayant eu l’occasion durant ses heures de ménage chez elle, à se muscler assez pour pouvoir porter une valise moyennement lourde jusqu’à son point de destination.

Sayo fut surprise de voir la jeune fille sursauter brusquement et s’arrêta de marcher, en écarquillant les yeux, puis sourit en l’entendant se présenter et lui rends son léger salut, ainsi que son sourire.

« Enchantée. »

Puis elle reprit sa place auprès d’elle, prête à la suivre jusqu’au bureau des fournitures, un peu honteuse de ne savoir qu’elle sujet elle pourrait bien aborder.

Sayo suivait calmement Hikari, sa valise toujours à la main, supportant la charge sans difficulté.
Elle accepta sa proposition de tutoiement, n’ayant rien à y redire, tout en continuant à observer les lieux, pour espérer s’en souvenir la prochaine fois. Puis les questions commencèrent et la jeune fille se creusa la tête pour lui répondre, sans trop lui en dire, n’aimant pas se confier à des inconnues, même aussi aimable et serviable.

« Cette école a une très bonne réputation et le cadre y est magnifique, c’est ce qui m’as décidé à choisir Astrea. », réponds elle, en lui souriant gentiment.

« Si toutes les personnes sont aussi gentilles que toi, alors je ne vois pas comment je ne pourrais pas me plaire ici », un nouveau sourire, tout aussi sincère.

Sayo fit un tour d’horizon avant de répondre à la question suivante.

« A l’étroit dans un lieu qui possède une forêt, ou une église magnifique ? Non, je ne pense pas et en ce qui concerne la solitude, on m’a dit que j’avais une camarade de chambre, donc de ce côté-là aussi, ça devrait aller. »

Sur ces mots elle vit sa guide se rapprocher, puis poser sa main sur sa tête, un geste qui ne lui plaisait pas trop, mais elle ne dit rien et répondit sagement à sa question.

« Merci, c’est très gentil à toi et si j’en ressens le besoin ou l’envie, je viendrais te parler. », lui dit-elle, en s’inclinant légèrement pour la remercier.

Sayo n’aimait pas cette manie qu’avaient les plus grands de, par exemple, poser leur main sur leur tête. Elle avait l’impression dans ces moments-là qu’ils ne faisaient que lui montrer qu’elle était plus petite qu’eux et cela l’énervait. Mais la jeune fille savait qu’ Hikari ne le faisait pas pour ça, voilà pourquoi elle ne dit rien et se contenta de lui répondre gentiment.

« Et vous… toi, tu te sens bien ici ? Cela fait combien de temps que tu es ici ? Tu connais beaucoup de gens ? Tu te sens à l’étroit ici ? »

Toutes ces questions étaient sorties en même temps et fit rougir légèrement Sayo, n’ayant pas voulu bombarder sa camarade de questions. Elle baissa donc les yeux, un peu honteuse et continua sa marche en silence, espérant malgré tous des réponses.